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3 questions à l’Inspecteur de l’armée de Terre

Mise à jour  : 18/10/2018

Le général Burkhard a pris cet été la tête de l’inspection de l’armée de Terre (IAT), structure qui s’assure que les ordres, directives et orientations du chef d’état-major de l’armée de Terre sont bien mis en œuvre en interne. Ressources humaines, charge administrative, programmation, financement… sont autant de dossiers qui font l’objet d’attentions particulières en cette rentrée.

1 - Mon général, vous venez d’être nommé général inspecteur de l’armée de Terre. Expliquez- nous cette fonction.

Le général inspecteur de l’armée de Terre est directement placé sous les ordres du chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT). Avec l’inspection de l’armée de Terre, il est l’ancrage terrain de l’administration centrale. Il contribue également aux réflexions du CEMAT et lui offre une évaluation autonome et objective de la situation des formations de l’armée de Terre. Il est aussi un relai des messages du CEMAT auprès des régiments et des états-majors de l’armée de Terre. L’inspection est composée d’une quarantaine de personnes très expérimentées, majoritairement officiers, pour un périmètre d’action couvrant plus de 120 000 militaires et civils.

L’IAT exerce trois grands métiers : un métier historique d’inspection, une fonction études et une activité RH.

Les inspections des formations (environ 70 par an) sont le volet le plus visible de notre métier. Elles permettent de conseiller le commandement local, de proposer des solutions aux difficultés rencontrées, de recueillir les préoccupations des formations inspectées et de contrôler la bonne application des ordres du CEMAT. Elles sont menées par des équipes composées d’officiers généraux inspecteurs, d’officiers experts de fonction, de sous-officiers et d’engagés volontaires d’inspection.

Au titre du volet études, nous réalisons une dizaine d’études par an du domaine transverse ou budgétaire pour répondre, avec un prisme terrain, à des problématiques émergentes.

S’agissant de l’activité ressources humaines, nous veillons, lors des inspections, à la bonne mise en œuvre des responsabilités RH de commandement. Nous instruisons une soixantaine de saisines (droit de saisine prévu par l’article D4121-2 du code de la Défense) et réalisons près de 200 points de situation de carrière par an.

L’inspection de l’armée de Terre anime aussi le réseau mixité de l’armée de Terre.

Enfin nous exerçons des fonctions nouvelles en matière de déontologie et comme référent pour les lanceurs d’alerte.

2/ Quels sont les grands dossiers sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Lors des inspections, nous contrôlons les formations dans les cinq domaines de responsabilités relevant du CEMAT : commandement et discipline, préparation opérationnelle, ressources humaines, maintien en condition opérationnel des matériels et enfin la condition du personnel et les conditions d’exercice du métier militaire.

À cela, il faut adjoindre les études transverses fixées par mandat du CEMAT. Cette année, les mandats thématiques reçus portent sur la chancellerie, la chaîne RH régimentaire, la charge administrative des unités élémentaires et enfin la programmation régimentaire. Les mandats d’études budgétaires portent quant à eux sur l’alimentation hors garnison, la structure budgétaire du centre de partenariat militaire opérationnel (C-PMO) et le financement des missions opérationnelles (MISSOPS).

Nous sommes également associés aux différentes revues de fonctions opérationnelles, organiques et transverses que mène actuellement l’état-major de l’armée de Terre.

3 - Comment les unités de l’armée de Terre peuvent- elles s’appuyer sur l’expertise de l’IAT au quotidien ?

Effectivement, nous avons un rôle de conseil et d’appui au profit des unités. Lors des inspections, les généraux inspecteurs et les différents experts présents (de fonction opérationnelle, RH, réserve, sous-officier et militaire du rang) apportent une expertise technique et une expertise humaine à la formation inspectée avec une hauteur de vue qui aide le commandement local à s’extraire de ses difficultés quotidiennes. Nos passages dans les formations font l’objet de lettres de recommandations dans lesquelles nous détaillons les actions à mener. L’IAT suit les recommandations données au plan local, régional mais aussi central, vers l’armée de Terre et les directions et services interarmées.

Concrètement, une inspection permet de réaliser une photo de l’unité à un instant précis en contrôlant le bon fonctionnement de l’unité. Cette photo sert de base d’amélioration grâce aux conseils, appuis, recommandations et bonnes pratiques fournies par l’IAT. L’inspection permet aussi de capter l’ambiance et le niveau du moral de la formation.

L’IAT est donc un véritable outil d’aide au commandement de l’armée de Terre et un appui pour les régiments car chaque inspection balaie l’ensemble des domaines de responsabilité du CEMAT à chaque niveau hiérarchique.

Les chefs de corps savent qu’ils peuvent s’appuyer sur l’expertise et les conseils de colonels experts de fonction opérationnelle, ce qu’ils ne manquent pas de faire notamment avant de prendre leur temps de commandement.


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