L’armée de Terre s’engage depuis déjà une dizaine d’années pour la protection de l’environnement et la préservation de la biodiversité des 170 000 hectares de terrains qu’elle occupe. Loin de constituer une contrainte, ces actions permettent d’améliorer la préparation opérationnelle des soldats.
Au sein des espaces d’entraînements, des postes de "chargé de préparation opérationnelle-biodiversité" ont été créés. Cela concerne une dizaine de camps en métropole. D’autres, riches en biodiversité mais de taille plus modeste, se sont vu attribuer une « qualification particulière biodiversité ».
La mission de ces personnels est d’identifier les zones qui présentent un intérêt environnemental et d’orienter les missions d’entretien, de mettre en œuvre une politique de gestion durable au service des besoins actuels et futurs de la préparation opérationnelle et de coordonner les différents acteurs susceptibles d’intervenir.
Les terrains militaires, épargnés par l’urbanisation, constituent en effet un intérêt majeur pour les écologues. Des partenariats avec des organismes tels que l’Office National des Forêts ou la Ligue de Protection des Oiseaux permettent de faire intervenir sur ces zones un personnel qualifié. Une formation à destination des chargés de mission a également été mise sur pieds. Elle a concerné une centaine de participants en 2020.
Création de bassin de captation des eaux, réintroduction des lapins de garenne dans le camp des Garrigues, réduction de l’impact des activités aériennes pendant la période de reproduction de certains oiseaux, restauration de plusieurs centaines d’hectares de terrain, sont autant d’actions qui peuvent être menées via le fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) du ministère des Armées, ou le programme LIFE co-financé par l’Union européenne.
Le programme LIFE Défense Nature 2mil mené de 2012 à 2017 a notamment permis la restauration de 95 ha de pelouses méditerranéennes, et le pâturage de troupeaux permettant l'entretien de 200 ha, dans le camp des Garrigues. Sur Chambaran, c’est 5 250 m² de gazon amphibie qui ont été pérennisés grâce à des travaux menés sur les étangs de la zone.
Depuis 2019, le programme LIFE Naturarmy s’intéresse aux sites Natura 2000 présents sur les terrains militaires. Il vise à atteindre une gestion exemplaire de leurs écosystèmes.
Le FIE permet quant à lui la réalisation de projets innovants dans les domaines de la biodiversité, de l’eau, des transports, de l’énergie, et de la gestion des déchets.
La transition énergétique du 2e régiment étranger de génie a commencé en 2010 avec le remplacement de la chaudière, vieillissante et gourmande en énergie, par une chaudière biomasse. Depuis, le régiment a installé un parc solaire permettant, en été, de couvrir la totalité des besoins du site.
Une expérimentation de la production de biogaz est menée depuis 2020 sur le camp de Coëtquidan. Il s’agit d’employer les déchets organiques du site pour produire de l’électricité. Par l’emploi, notamment, des végétaux susceptibles d’envahir les espaces d’entraînement, le procédé permettrait d’assurer l’optimisation des capacités opérationnelles de tir et de manœuvre. La sécurité des champs de tir s’en trouverait garantie par la réduction du risque d’incendie.
Découvrez davantage les actions de l’armée de Terre en faveur de l’environnement dans notre dossier EcOps !
Droits : Armée de Terre