Accueil | Terre | Actu Terre | Guyane : Protection d’un territoire en or   Terre ... Actu Terre | Guyane : Protection d’un territoire en or  

Guyane : Protection d’un territoire en or  

Mise à jour  : 13/06/2017

Les forces terrestres en Guyane, qu’il s’agisse du 9e régiment d’infanterie de marine, du 3e régiment étranger d’infanterie ou de toute autre unité tournante, remplissent deux missions essentielles. Ces soldats garantissent notamment l’inviolabilité des espaces autour du centre spatial guyanais.

À chaque lancement de fusée Ariane, environ 300 militaires des trois armées sont mobilisés. C’est la mission Titan qui doit faire face à un attentat ou, dans une autre mesure, à un mouvement social qui profiterait d’un lancement pour se faire entendre. A cet effet, les militaires déploient de multiples moyens de protection. Le capitaine Jean-Thomas, commandant une compagnie d’infanterie du 3e REI, explique : « Des patrouilles fluviales sont réalisées sur les criques. Elles se font en kayak et le but est de repérer un intrus. La densité de la végétation facilite la mission car si quelqu’un se fraye un passage, il est obligé de transformer le paysage en coupant des branches ». La 1re section de la 3e compagnie a aussi pour mission de patrouiller sur le fleuve, mais en pirogue fileuse1 . Cette mission diffère de celle en kayak car, contrairement à la crique, la rivière débouche sur l’océan. Les patrouilles durent donc deux heures en moyenne, le temps de l’aller-retour vers l’Atlantique. Le plus souvent, les personnes rencontrées sont des pêcheurs qui ne sont pas informés par le lancement.

Une protection terrestre et aérienne

Des véhicules sont également à disposition pour assurer la sécurité, comme le BV206. « C’est un véhicule tout terrain avec des chenilles souvent utilisées pour la neige, mais elles facilitent la mission Titan pour le franchissement de marécages notamment » souligne le capitaine Jean-Thomas. C’est en effet le seul véhicule capable de circuler sur toute la zone sud de contrôle. Le caporal-chef Borislav, chef de groupe, précise son utilisation : « Les patrouilles sont permanentes, avec un trinôme à l’arrière du véhicule, équipé de Famas. Lorsqu’on arrive sur un découvert, on fait débarquer le groupe pour une surveillance plus efficace ». En revanche, en cas d’alerte sur une zone éloignée, c’est la section d’aide à l’engagement débarqué (SAED) qui intervient. Elle dispose d’un hélicoptère PUMA sur base au CCM2 , moyen le plus rapide pour accéder à n’importe quelle zone et pour faire une patrouille aérienne le long du littoral. Il est arrivé que des pirogues soient repérées dans des criques. La SAED dispose aussi de six quads répartis entre le groupe d’alerte, la patrouille terrestre et le groupe d’intervention aérien. Pour lutter contre les attaques aériennes, des postes Mistral3  sont répartis sur l’ensemble de la zone. « Nous sommes installés sur une tour d’environ 40 mètres » explique le sergent Éric, chef de pièce du 11e RAMa4  rattaché à la compagnie d’appui du 3e REI. « Le missile, que l’on peut être amené à tirer, possède un système anti-leurre et atteint une vitesse maximale de Mach 2.5, soit 850 mètres par seconde environ. C’est plus rapide que n’importe quel avion qui entrerait dans notre secteur principal de menace. Ainsi, il serait forcément détruit ».

1 Pirogue légère réservée au transport de personnel.
2 Centre de contrôle militaire.
3 Système d’armes sol-air à très courte portée.
4 11e régiment d’artillerie de marine.

L’info en + :

Harpie : bilan 2016

  • 17 millions d’euros de matériel saisi : groupes électrogènes, quads, pirogues, campements
  • 27 barges détruites
  • 113 puits d’extraction primaire détruits
  • 440 militaires dont 120 gendarmes déployés chaque jour.


Droits : Armée de Terre 2022