Du 19 au 28 août dernier, les forces armées en Guyane (FAG) ont mené une opération de contrôle dans le cadre de l’opération HARPIE luttant contre l’orpaillage illégal. Cette opération, Reconquista, a été conduite par une cinquantaine de légionnaires du 3ème Régiment étranger d’infanterie (3ème REI) renforcés par une équipe cynophile du 9ème Régiment d’infanterie de Marine (9ème RIMa) et six gendarmes sur le site de Grande Usine dans le sud-est guyanais. L’objectif de cette opération visait à faire cesser l’activité d’orpaillage illégal dans ce secteur avant que les bandes armées ne se développent.
La région de Grande Usine est un lieu important de l’orpaillage illégal en Guyane. L’activité s’y est fortement accrue et des bandes armées opèrent à proximité.
L’Observatoire de l’activité minière (OAM) a estimé qu’un site comme Grande Usine extrayait en moyenne près de 5 kg d’or par jour, représentant une valeur monétaire d’environ 200 000 €. Ainsi, l’opération Reconquista a été conçue et planifiée dans le but de reprendre cette zone, occupée par environ 2 000 personnes dont la moitié d’orpailleurs illégaux (« garimpeiros »). Le but étant de l’occuper durablement afin de faire cesser ce pillage de grande ampleur et de mettre fin aux trafics illicites qui prolifèrent à proximité.
Déposés par hélicoptère, les militaires se sont infiltrés pour investir la zone. Le poste de commandement et le poste de contrôle ont ainsi été directement installés sur le principal chantier. En parallèle, les détachements autonomes en forêt ont patrouillé aux alentours pendant plusieurs jours permettant ainsi d’identifier carbets, matériels enfouis ou immergés. La présence des gendarmes a permis de procéder à des contrôles d’identité et à la destruction de matériels utilisés par les orpailleurs.
Les 9 jours de l’opération Reconquista ont permis de saisir ou détruire 6 moteurs et 6 concasseurs, 3 motopompes, 1 quad, des dizaines de campements abritant 574 carbets, de nombreux outils. En comptant uniquement le matériel de production aurifère, le préjudice pour les garimpeiros est estimé à plus de 650 000€.
Fortes de 2 100 militaires, les FAG exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté. À ce titre, elles garantissent la protection du territoire national, et contribuent au maintien de la sécurité dans la zone de responsabilité permanente unique Caraïbes (ZRP), à la lutte contre l’orpaillage illégal (opération Harpie), à la sécurisation du centre spatial guyanais (opération Titan), et à la lutte contre la pêche illégale. Dans le cadre de leur mission de police des pêches, les FAG garantissent la souveraineté de la France sur les eaux placées sous sa juridiction, répondent aux engagements internationaux pris par la France dans le domaine de préservation des ressources halieutiques, et combattent les activités maritimes illicites.
Sources : État-major des armées
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