Tous volontaires, vingt stagiaires, de 20 à 30 ans, ayant à leur actif entre deux et quatre ans de service, ont débuté leur formation générale élémentaire (FGE) en Lituanie. Du chef d'équipe au chef de section, en passant par le chef de groupe, huit encadrants disposant d'une expérience et d'un grand savoir-faire technique, formeront ces stagiaires de l’armée de Terre.
D'une durée de quatre semaines et demi, ce stage est un cursus d'apprentissage dont l'objectif est d'apprendre à nos soldats à devenir de véritables chefs d'équipes. Ceux-ci auront ensuite pour mission d'encadrer et de diriger une équipe composée de trois soldats. Véritable rite de passage chez les militaires du rang, ce stage les conduira à se dépasser, à s'aguerrir et à développer un fort esprit de cohésion, essentiel à la réussite de l'individu comme du groupe.
Le stage débutera avec une évaluation générale des connaissances et du niveau physique de nos apprentis chefs d'équipe. Ils devront réaliser différentes épreuves comme la marche-course de huit kilomètres, les cinquante pompes CCPM, ou encore le maximum de squats. L'évaluation des connaissances servira à vérifier que les stagiaires savent restituer toutes les bases apprises durant les “classes” dans des disciplines telles que la topographie (lecture des cartes), le renseignement, l'armement, le génie ou encore le NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique). La finalité de ces tests est de permettre aux cadres de connaître le niveau général afin d'élever ces jeunes stagiaires au rang de chef d'équipe avec la pédagogie la plus adaptée. La difficulté réside dans le fait de devoir passer d'une logique individualiste à une logique de groupe. Un jeune chef doit en effet diriger, savoir prendre des décisions, développer un esprit d'initiative, être exemplaire et vérifier constamment la tenue et le matériel de ses soldats. Récompensé à terme par le grade de caporal, c'est le tout premier échelon de commandement de l’armée de Terre.
Les stagiaires vont enchaîner les séances de sport le matin avec des cours plus théoriques l'après-midi, le soir étant consacré aux révisions et à l'apprentissage de chants militaires. Chaque stagiaire se verra attribuer le commandement de la section au moins une journée durant le stage. Les cadres leur donneront les ordres à suivre, et les stagiaires dits « de jour » s'assureront de la pleine réalisation des ordres demandés. Chaque manquement, même mineur, aux règles et horaires, impliquera une contrepartie immédiate comme la réalisation d’exercices physiques tels que le gainage, les pompes ou encore les jumping jacks. Durant toute la formation, les stagiaires devront améliorer considérablement leur mental afin de tenir le choc physique de leurs subordonnés et augmenter la confiance de leurs soldats. Pour beaucoup, cette confiance est l’un des éléments les plus difficile à obtenir. Cela vient au fur et à mesure des succès.
Point particulier de cette formation en dehors de la France, “Lituanie” veut dire “pays de pluie”. Le ténacité des stagiaires, telle le calcaire, ne devra donc pas s'éroder sous celle-ci, mais s’endurcir au fil des jours pour que l'esprit et le corps s'aguerrissent.
Le combattant, par essence, est sur le terrain. C'est là qu'il exerce pleinement son travail : le combat. Après le combat théorique, l'apprentissage des différentes missions et de leur exécution, laissera sa place à la pratique sur le terrain. Les stagiaires devront réaliser plusieurs missions à l'aide de différents scénarios concoctés par les cadres. Ces derniers ont pour mission, quant à eux, d'exercer une pression continue de jour comme de nuit sur les stagiaires. C’est à ce moment-là que les officiers découvriront les réelles capacités des stagiaires à devenir des cadres de premier échelon. Cette pression rapprochera alors les jeunes stagiaires du travail en conditions opérationnelles.
Le bouquet final de la FGE sera le rallye de trois jours, durant lesquels les stagiaires devront restituer toutes les connaissances acquises le long de la formation. Les marches, les ateliers et le combat la journée, ponctués d'activités physiques, laisseront place à la surveillance de leur position la nuit.
A l'issue du rallye et de la remise en condition du matériel, les stagiaires auront fini leur formation. Ils intégreront leurs sections respectives sans jamais oublier tous les souvenirs communs durant ces quatre semaines et demi. Le CME, certificat militaire élémentaire, viendra récompenser leurs efforts. Une autre dimension, celle de l'encadrement, s'ouvrira alors à eux.
Droits : Armée de Terre 2022