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Fantassins et artilleurs : le combat interarmes s’apprend dès l’école d’application

Mise à jour  : 02/03/2017

Le combat interarmes comme clé du succès tactique de l’armée de Terre. Ce postulat, gage de réussite en opération, guide la formation des soldats de l’armée de Terre, et ce dès le début de leur instruction. Pour les lieutenants futurs chefs de section, les entraînements en école d’application constituent un moyen d’éprouver leurs capacités à travailler ensemble. A Draguignan, la création des Ecoles militaires en 2010, regroupant sur un même pôle les écoles de l’infanterie et d’artillerie, est l’exemple-même des connexions indispensables entre artilleurs et fantassins.

Du 20 février au 3 mars, les élèves officiers des Écoles militaires de Draguignan (infanterie et artillerie) se sont entraînés ensemble sur le camp de Canjuers. Objectif de l’exercice de contre-rébellion (CREB) joué : plonger les futurs chefs de section dans un environnement complexe et interarmes, proche des terrains d’opérations sur lesquels ils seront projetés à leur arrivée en régiment. En effet, lors de leur formation de un an en école d’application, les futurs chefs de section de l’armée de Terre s’habituent nativement à travailler ensemble.

CREB : s’exercer dans des conditions réelles

Ainsi, pendant une dizaine de jours, ce sont près de 250 militaires, qui ont participé à cet exercice annuel en milieu semi-montagneux. Comme chaque année, les élèves officiers sont plongés dans une situation proche de celles qu’ils pourront rencontrer lors de leurs futures projections en opérations extérieures. L’objectif est alors de leur permettre de comprendre les fondamentaux du combat d’infanterie au sein d’un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA), tout en évoluant dans un milieu exigeant. Ce type d’exercices, complexe et interarmes, permet aux écoles d’application de mettre à disposition des forces terrestres des officiers aptes à l’engagement dès leur sortie d’école.

Former les lieutenants à l’interarmes

CREB est le

premier exercice des lieutenants des Écoles militaires de Draguignan (EMD) depuis le choix de leurs régiments d’affectation ; il s’agit en revanche du 2e exercice en interarmes, après le stage d’aguerrissement en milieu aride et semi-désertique à Djibouti où cavaliers et artilleurs se sont entraînés conjointement. Les prochaines échéances d’instruction en interarmes se joueront à Hammelburg (Allemagne) avec du combat en zone urbaine, puis direction le Camp interarmes des divisions d’application (CIADA) pour l’exercice de synthèse annuel des lieutenants en formation dans les différentes écoles d’application.

Ces exercices entre divisions d’application (DA) sont d’autant plus importants qu’ils se sont raréfiés ces derniers temps pour cause de rythme opérationnel accru des unités de l’armée de Terre. En effet, depuis le lancement de l’opération SENTINELLE, les actions de partenariats (formation des jeunes en école par les régiments de l’armée de Terre) ont diminué pour la direction de la formation infanterie (DFI). La tendance est désormais à la reprise des entraînements avec des troupes partenaires, à l’image des prochaines instructions des lieutenants des EMD.

Une organisation recentrée sur l’interarmes

Cette volonté d’apprentissage du combat nativement interarmes trouve son aboutissement concret dans le nouveau modèle de l’armée de Terre. En effet, en septembre dernier, les différentes écoles d’application de l’armée de Terre ont été intégrées au sein d’un seul et même commandement, le COM ECIA pour « Commandement des écoles du combat interarmes ». En rapprochant les écoles d’état-major, de cavalerie, du génie, d’artillerie et de l’infanterie sous un même chef, en lien direct avec les unités combattantes, la formation interarmes et le développement des synergies entre entraînement et doctrine a pris un nouvel essor ces derniers mois. A l’instar de la faculté de médecine, l’armée de Terre a ainsi tenu à rapprocher le praticien et l’élève pour former plus tôt, mieux et ensemble.


Droits : Armée de Terre 2022

L’info en +

Les lieutenants de la division d’application de l’école de l’infanterie sont actuellement 135, âgés de 23 à 38 ans. Depuis septembre, ces officiers sont régulièrement évalués. A Djibouti, ils ont ainsi reçu leurs dernières notes de combat. S’en est suivi un classement par origine de recrutement, chacun donnant droit à un nombre précis de places dans les différents régiments d’infanterie :

  • Saint-Cyr (Ecole spéciale militaire, officier sur titre, Polytechnique) – 43
  • École militaire interarmes (EMIA) – 21
  • Officier d'active des écoles d'armes (OAEA) – 26
  • Officier sous contrat - encadrement (OSC-E) – 35
  • Étrangers - 10 (Afghanistan, Cambodge, Jordanie, Gabon, Niger, Burkina, Algérie, Bénin, Sénégal)