Lundi 27 mai, Florence Parly, ministre des Armées, était à Marignane (Bouches-du-Rhône) sur le site industriel d’Airbus Helicopters. A cette occasion, elle a dévoilé la maquette grandeur nature du futur hélicoptère interarmées léger (HIL), baptisé Guépard, et a annoncé l’anticipation de 2022 à 2021 du lancement du programme. Les premières livraisons des 169 hélicoptères Guépard, soit 15 de plus que la cible de la précédente Loi de programmation militaire, pourront intervenir dès 2026 au lieu de 2028.
Le programme HIL vise à doter les trois armées d’une flotte unique d’hélicoptères en remplacement de cinq actuellement, en service depuis les années soixante-dix pour les plus anciennes : les Gazelle de l’armée de Terre, les Alouette III, Dauphin et Panther de la Marine nationale, et les Fennec de l’armée de l’Air. Le H160, dernier né de la gamme civile d’Airbus Helicopters, a été choisi en 2017 pour être militarisé et répondre aux besoins des armées. Le concept de flotte unique permettra de mutualiser les coûts de développement entre les trois armées. Il rendra également possible l’optimisation du soutien en bénéficiant d’effets d’échelle, par exemple sur les stocks de pièces de rechange. Le retrait anticipé des flottes anciennes d’hélicoptères génèrera des économies de l’ordre d’une centaine de millions d’euros en termes de Maintien en condition opérationnelle (MCO).
« Le lancement du programme HIL sécurise l’activité industrielle du site de Marignane pour les prochaines années. C’est un programme qui irriguera toute la filière aéronautique française, notamment ses PME sur l’ensemble du territoire, puisque 80% des fournisseurs du H160 sont installés en France, principalement dans le sud. Au total, ce sont plus de 2000 emplois qui seront durablement alimentés en France par l’Hélicoptère Interarmées Léger et ses dérivés à l’export. » Florence Parly. |
Grâce à sa modularité et sa polyvalence, le Guépard garantira dans un cadre national comme interallié : à l’armée de Terre de réaliser des missions de reconnaissance armée, d’appui feu, d’infiltration de forces spéciales ou d’évacuation sanitaire ; à la Marine nationale d’effectuer des missions de lutte antinavire, de protection de la force navale ou de secours maritime ; à l’armée de l’Air d’assurer des missions de protection de l’espace aérien, de recherche et sauvetage, d’action dans la profondeur ou de renseignement.
La Direction générale de l’armement (DGA) conduit actuellement des travaux destinés à préciser les performances et caractéristiques attendues de ce nouvel hélicoptère. Des études amont, menées en parallèle, devraient faire progresser les technologies spécifiques à certains besoins militaires, dans les domaines de l’avionique et du radar notamment. En liaison avec l’État-major des armées, la DGA va poursuivre la définition de l’hélicoptère et de son système de soutien jusqu’au lancement en réalisation du programme.
La ministre des Armées a d’ailleurs tenu à « saluer le travail intensif des équipes durant ces deux dernières années, tant du côté industriel que du côté du ministère, notamment la DGA et l’état-major des armées qui ont créé les conditions favorables au développement de nos nouveaux programmes d’armement : une responsabilisation accrue des acteurs industriels, des moyens de financement innovants, un meilleur dialogue entre les enjeux des programmes neufs et du soutien en service, c’est là la base même d’un partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat et l’industrie. »
Sources : Ministère des Armées