Chaque année depuis 1979, l’armée canadienne organise un exercice spécifique à la plongée de combat intitulé ROGUISH BUOY. Cette année, ce sont six plongeurs du 31e régiment du génie (RG) qui se sont rendus du 7 au 25 février dans la région d’Albert Head en Colombie-Britannique. Durant trois semaines, ces soldats du génie se sont entraînés aux côtés de contingents étrangers ; comme à son habitude, considérant ses savoir-faire spécifiques, la France a largement contribué au succès de cet exercice en permettant l’échange d’idées et de bonnes pratiques.
Pour les Canadiens, ROGUISH BUOY permet la validation de leur doctrine de plongée. Tous les trois ans, le scénario de l’exercice est ainsi changé pour permettre un réel enrichissement professionnel et multiplier l’acquisition de compétences. Cette année, l’exercice permettait plus particulièrement de s’exercer à la construction sous-marine réaliste, la réparation et la formation de démolition.
Cinq pays ont répondu présents : les Etats-Unis, les Pays Bas, la Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Pour l’armée de Terre, la désignation des détachements participants est cyclique (19e régiment du génie en 2016). Cette année, c’est le 31e RG qui s’est lancé dans les eaux canadiennes pour transmettre son savoir-faire. Les plongeurs français sont internationalement réputés pour leurs compétences tactiques, notamment leur qualification à la plongée au recycleur à oxygène ; certains plongeurs des autres pays plongent en effet uniquement avec des bouteilles à air comprimés, pour des missions souvent hors cadre tactique (recherche subaquatique, expertise, travaux sous-marins, etc.).
Un entraînement en 3 phases
Pour le 1er exercice, le détachement franco-canadien a été soumis à un scénario réaliste : un bateau avait coulé dans une zone portuaire. Mission ? Remonter l’embarcation à la surface. Pour effectuer cette opération, l’équipe a dans un premier temps mené des plongées de recherches afin de retrouver l’épave. Place ensuite au balisage pour délimiter le chantier et ainsi pouvoir réaliser des plongées d’expertise en évaluant différents paramètres : la profondeur, les dimensions, le niveau d’envasement, les matériaux de la coque et les points d’accroche possibles. Une fois le bilan établi, les plongeurs ont pu relever le bateau immergé à l’aide de parachutes de relevage semblables à des bouées.
Le second exercice concernait la démolition sous-marine. Le détachement devait détruire des blocs de bétons susceptibles d’empêcher une progression sous-marine ou de surface. Pour cette mission, deux méthodes ont été appliquées. L’une consistait à détruire les blocs à l’aide d’explosif C4 par chaine pyrotechnique, l’autre à l’aide d’un marteau burineur hydraulique.
L’équipe franco-canadienne a terminé l’entraînement avec un exercice plus complexe travaillant les savoir-faire en matière d’étanchéité. Une cuve métallique percée était immergée. Le but était de la remonter à la surface sans utiliser de moyen de relevage. Les plongeurs ont donc commencé par étanchéifier la cuve pour pouvoir, d’un côté y injecter de l’air, de l’autre expulser l’air afin que la cuve - simulant la coque d’un bateau - remonte à la surface.
80% des plongeurs de l’armée de Terre sont sapeurs
L’ensemble des plongeurs de l’armée de Terre est formé initialement à l’Ecole de plongée de Saint-Mandrier puis sur la garnison d’Angers pour toutes les formations complémentaires telle que la formation en eaux intérieures. Cette dernière consiste à être formé dans un environnement particulièrement rude, une eau plus froide avec davantage de courant et beaucoup moins de visibilité. Par ailleurs, près de 80% des plongeurs de l’armée de Terre sont spécialisés dans le génie sous le titre de plongeurs de combat du génie (PCG).
Les six plongeurs du 31e RG participant à ROGUISH BUOY sont ainsi tous issus de ce domaine. L’intégralité de leur formation initiale et complémentaire leur a permis d’être acteur de l’exercice ROGUISH BUOY, comme l’explique le lieutenant Quentin, chef du détachement de sapeurs français : « C’est la première fois que je participe à cet exercice. C’est un gros événement à ne pas manquer. Ce fût une très bonne expérience pour moi et mon équipe. Les militaires du 31e RG le referaient d’ailleurs volontiers dans trois ans pour tester le prochain scénario ! J’ai vraiment eu le sentiment d’être utile, de pouvoir transmettre mon savoir-faire à mes camarades venant d’armées d’autres pays. ».
L’info en + :
Le recycleur à oxygène
Le recycleur à oxygène est un appareil de respiration sous-marine comportant un gros avantage en terme de discrétion. En effet, sous l’eau, les bulles expulsées par un appareil de plongée classique rendent le plongeur plus bruyant et visible à la surface. Le recycleur à oxygène ne générant pas de bulles, le soldat est désormais imperceptible.
Droits : Armée de Terre 2022
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Le recycleur à oxygène
Le recycleur à oxygène est un appareil de respiration sous-marine comportant un gros avantage en terme de discrétion. En effet, sous l’eau, les bulles expulsées par un appareil de plongée classique rendent le plongeur plus bruyant et visible à la surface. Le recycleur à oxygène ne générant pas de bulles, le soldat est désormais imperceptible.
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Le recycleur à oxygène
Le recycleur à oxygène est un appareil de respiration sous-marine comportant un gros avantage en terme de discrétion. En effet, sous l’eau, les bulles expulsées par un appareil de plongée classique rendent le plongeur plus bruyant et visible à la surface. Le recycleur à oxygène ne générant pas de bulles, le soldat est désormais imperceptible.