Lancée en août 2014, l’opération CHAMMAL comporte plusieurs volets. En parallèle des opérations (aériennes et d’artillerie) destinées à appuyer les troupes engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires de l’organisation terroriste, une centaine de militaires français forme et conseille depuis mars 2015 les forces irakiennes avant leur engagement au combat. Répartis en Task Forces (TF), les détachements français sont reconnus pour la qualité de l’instruction dispensée et leur implication au plus proche des militaires irakiens.
Au mois de juin 2014, face à la menace du groupe de ″l’État islamique″ et son occupation du nord de l’Irak et de la Syrie, la communauté internationale déclenche l’opération Inherent Resolve. Approuvée par le conseil de sécurité de l’ONU (résolution 2170) et conduite par les États-Unis, cette opération rassemble une coalition d’une soixantaine de pays.
La participation française, sous le nom d’opération CHAMMAL, se décline en plusieurs missions sur les territoires irakien puis syrien. L’armée de Terre y joue un rôle important. En Irak, au nord, les artilleurs de la Task Force Wagram appuient les unités en charge de la reconquête de la ville de Mossoul. Dans la capitale, les deux Task Forces, Narvik et Monsabert, sont tournées vers la formation et le conseil des militaires irakiens. Pour mener à bien leur mission, elles bénéficient du soutien de l’élément de support national (NSE) stationné à Union 3 au cœur de la zone verte. Autour du colonel représentant les éléments français, une vingtaine de militaires fait vivre ce rouage essentiel de la réussite de la mission.
Près de l’aéroport de Bagdad, les forces spéciales irakiennes n’ont quant à elle que quelques semaines pour être formées et rejoindre trois mille de leurs camarades en première ligne face à Daesh. « Nous ne participons pas directement aux combats sur le terrain, mais nous pouvons dire sans exagérer que nous avons une mission à haute valeur ajoutée, certifie le lieutenant-colonel Thibaut, commandant la TF Narvik. Nous avons le souci permanent de leur fournir la meilleure instruction possible, elle conditionne leur survie au combat. »
Seule unité « non-force spéciale » attachée à la formation de l’Iraki Counter Terrorism Service (ICTS), la TF Narvik est essentiellement composée de militaires de la 1re division. Fantassins, sapeurs, artilleurs et auxiliaires sanitaires dispensent des cours aux jeunes recrues, mais aussi aux cadres de contact qui deviendront formateurs à leur tour.
À quelques kilomètres de l’ICTS se trouve la Task Force Monsabert. « Notre mission s’articule autour de trois volets, explique le LCL André, commandant le détachement. Conseiller et assister l’état-major de la 6e DIV, permettre aux autorités militaires françaises de comprendre la situation sur place, tout en assurant 24 heures sur 24 la garde de l’emprise. Guider des soldats aguerris est une mission délicate, avoue l’officier, c’est d’abord une relation de confiance. Nous devons être force de proposition tout en intégrant leurs contraintes logistiques ou opérationnelles. »
Outre le conseil auprès de l’état-major, Monsabert forme les cadres et les instructeurs des quatre bataillons de la division. « Chaque bureau est capable de proposer un catalogue de formation en fonction des demandes des Irakiens. La demande est forte pour l’instruction contre-IED mais nous assurons également des cours de secourisme, de transmissions ou de combat d’infanterie, énumère le commandant Mathieu, chef de la cellule planification de l’entraînement. Chaque jour, nous encadrons les stages et vérifions le contenu pédagogique. Nous formons aussi les futurs instructeurs de la division. »
Même si l’attention se porte sur les combats plus au nord, les 150 soldats français basés dans la capitale constituent un rouage important pour obtenir, à terme, la victoire des forces irakiennes. « De Paris à Bagdad, en passant par la Jordanie et jusqu’au plus près des combats, chaque soldat français est totalement impliqué dans sa mission. La nôtre est de former les combattants qui montent au front, nous lui consacrons toute notre énergie », conclut le commandant de la TF Narvik.
Droits : armée de Terre 2017
L’info en + :
Près de 6 130 soldats irakiens ont été formés par des militaires de l’armée de Terre depuis le début de l’opération CHAMMAL.
Pour en savoir plus, lire « Chammal : formation et artillerie pour vaincre Daesh »
L’info en + :
Près de 6 130 soldats irakiens ont été formés par des militaires de l’armée de Terre depuis le début de l’opération CHAMMAL.
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