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Coiffes de la Légion étrangère

Mise à jour  : 16/03/2020

Beaucoup d’éléments d’uniformes permettent d’identifier les soldats de la Légion étrangère. Mais deux d’entre eux, très populaires, restent particulièrement représentatifs de ce corps d’élite : le képi blanc et le béret vert. Ces deux coiffures ont des origines très différentes.

À l'époque des guerres de décolonisation, les parachutistes métropolitains et coloniaux doivent porter le béret en tenue de sortie ou lors des prises d’armes. De leur côté, les légionnaires portent en théorie le képi. Les 1er et 2e bataillons étrangers de parachutistes (BEP) sont constitués en juillet et en octobre 1948.

À cette époque, les légionnaires coiffent le bonnet de police aux couleurs de tradition, verte et garance (rouge). L’idée germe de créer un béret spécifique à la Légion avec les mêmes couleurs de tradition. Mais c’est finalement le béret de couleur unie verte qui est choisi. Considérée comme sobre avec une référence aux commandos britanniques, cette couleur est définie à la fin de l’année 1948.

Cependant, le commandement refuse l’adoption de ce nouveau béret considérant que les légionnaires parachutistes doivent porter avant tout le képi ou le bonnet de police qui symbolisent leur appartenance à la Légion.
On observe alors plusieurs cas pratiques. Par exemple, la compagnie parachutiste du 3e régiment étranger d’infanterie (REI) porte jusqu’à sa dissolution le béret de toile kaki français en plus du bonnet de police et du képi. Quelques cadres du 2e BEP débarquent en Indochine avec un béret vert Légion. Certains subissent même des réprimandes pour port de coiffures non réglementaires.

LE BÉRET VERT EST APPROUVÉ

En mars 1951, un nouveau règlement précise que le béret amarante doit être généralisé au sein de toutes les troupes aéroportées sans distinction. Mais les parachutistes de la Légion préfèrent alors recoiffer le bonnet de police reprenant les traditions de la Légion. Le béret vert est recoiffé par les légionnaires des 1er et 2e bataillon à la fin de l’année 1952. Le 3e porte, depuis sa création, le béret vert. En mai 1954, la Commission à la tenue rejette encore une fois le béret vert Légion. Les deux bataillons fusionnent pour devenir le régiment étranger de parachutistes fin 1955. Le régiment conserve le béret, celui-ci entre peu à peu dans les mœurs. En juillet 1957 le béret vert est enfin approuvé.
 
Le béret vert a aussi côtoyé, durant la guerre d’Indochine, le béret blanc des compagnies indochinoises parachutistes de la Légion étrangère. Les 1re et 2e compagnies ont été constituées en 1951 au sein des 1er et 2e bataillon. Quelques années plus tard, en 1959, le béret vert devient la marque distinctive de tous les légionnaires, quels qu’ils soient, en tenue de campagne, de repos ou d’exercice.

LE KÉPI BLANC, SYMBOLE DE LA FIN DE FORMATION

Le deuxième symbole, propre à la Légion étrangère connu dans le monde entier, est le képi blanc. Au XIXe siècle, le casque de combat n’existe pas encore. Les soldats de l’infanterie envoyés dans les colonies ou combattant en été sont coiffés du képi sur lequel ils ajoutent un couvre-képi blanc pour se protéger du soleil. Lorsque la Légion arrive au Maroc, elle dispose d’une coiffe blanche avec couvre-nuque qui va devenir le symbole des légionnaires.

Durant la Première Guerre mondiale, le casque apparaît, supplantant le képi pour le combat. Toutefois, au Maroc, la Légion étrangère, très présente, conserve le couvre-képi blanc. Le bulletin officiel des Armées du 18 juin 1926 attribue à la Légion étrangère seulement un étui en toile écrue appelée ”couvre-nuque avec coiff e pour képi des régiments étrangers”. Mais le lavage répété de cette protection entraîne un blanchiment naturel. Le commandement de la Légion étrangère obtient finalement la reconnaissance officielle de cette nouvelle coiffure en août 1933. Un couvre-képi blanc est attribué au képi de sortie du légionnaire. Le 14 juillet 1939, les légionnaires défilent dans Paris avec cette nouvelle couleur.

Depuis, le képi blanc est porté par les légionnaires, les caporaux et caporaux-chefs. Il est devenu le symbole de l’achèvement de la formation du légionnaire. En effet, il est associé à la célèbre marche que tout futur légionnaire doit accomplir afin d’entrer dans la Légion. Béret vert et képi blanc sont désormais l’apanage de tous les légionnaires. Symboles de cohésion et de ralliement, ils permettent d’identifier immédiatement ceux qui les portent.


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