Durant une semaine, les hommes du 27e bataillon de chasseurs alpins (27e BCA) engagés au Mali dans le cadre de l’opération BARKHANE ont parcouru en convoi plus de 900 kilomètres afin d’appuyer les 200 militaires maliens sur l’opération EYGAUD. Conduite à l’initiative de ces derniers, cette opération est une mission de contrôle de zone dans une région encore peu surveillée par les forces armées maliennes (FAMa).
Le 31 juillet à 6h40, un convoi quitte la plateforme opérationnelle désert de Gao et file vers l’ouest en direction de la région de Gourma, entre Tombouctou et Hombori. Le convoi est composé de forces armées maliennes, du détachement de liaison et d’appui opérationnel d’Ansongo (DLAO 3) et d’une section d’infanterie, armés par le 27e BCA et renforcée avec les sapeurs du 2e régiment étranger de génie. Étendu sur plusieurs dizaines de kilomètres, il se dirige vers la ville de Gossi, à l’ouest de Gao, pour ensuite rejoindre Boni et Hombori.
Le trajet de quelques centaines de kilomètres se fait sans encombre sur une route bitumée. Hormis les hot spots (sections de route où le risque d’engins explosif est fort) imposant aux sapeurs de débarquer pour vérifier l’absence de menace, le convoi se déplace rapidement jusqu’aux abords de Hombori. À partir de ce point, il quitte la route pour suivre une piste vers le nord et rejoint les villages du secteur dont la sécurité demeure précaire.
Les conditions climatiques et géographiques mettent le convoi à rude épreuve. En plus de la chaleur, de la pluie, des pannes moteurs et des insectes omniprésents, les militaires doivent traverser des terrains gras propices à l’enlisement des engins. Des étendues plates, désertiques et poussiéreuses du nord du Mali aux plaines verdoyantes, forêts et étangs, le convoi s’enfonce dans la savane.
Les Maliens sont à la tête de l’opération, les hommes du 27e BCA sont là uniquement pour les appuyer en cas d’attaque. À l’arrivée du convoi dans les divers villages jalonnant le parcours, les forces armées maliennes et le DLAO3 vont à la rencontre de la population, du maire ou du chef du village, afin d’établir des liens de confiance durables. Le but de l’opération est d’inciter les populations à contacter l’armée en cas de problème ou de présence terroriste dans la région. La conversation s’engage facilement et sans heurt car les populations civiles maliennes sont conscientes que l’armée est là pour leur sécurité. Entre-temps, la section d’infanterie protège le village de toute attaque éventuelle. Elle patrouille avec ses véhicules de l’avant blindé (VAB) et contrôle les véhicules circulant à proximité. Cette région reste peu fréquentée par les forces maliennes, françaises ou onusiennes, en raison de son isolement géographique, le risque d’attaque étant réel et permanent. Mais, avec près de 1000 kilomètres parcourus à travers la savane sur des routes souvent peu praticables, le convoi a parfaitement rempli sa mission dans des conditions climatiques extrêmes grâce au concours des hommes du 27e BCA.
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