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Lieutenant Nadège Huart : plongeur de combat

Mise à jour  : 09/05/2012

Depuis avril 2010, le lieutenant Nadège Huart commande la section des plongeurs de combat du 19e régiment du génie (19eRG). Retour sur le parcours atypique de l’unique femme de cette spécialité.

« Mon parcours est plutôt éclectique. J’ai commencé ma carrière à Saint-Maixent en 2004, en voulant devenir pilote dans l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Voler était un rêve, mais au bout d’un an, j’ai dû changer de poste car je ne supportais plus l’altitude. Après cinq semaines de secrétariat en état-major, j’ai pris une décision radicale : entrer à l’école militaire interarmes (EMIA).

En école d’application, des chefs de corps nous ont présenté les métiers du génie. J’ai été immédiatement attirée par la spécialité de plongeur de combat. Cette passion ne m’a plus quittée. 

1reétape : obtenir le brevet de plongeur

Il faut surmonter de nombreuses épreuves pour devenir un plongeur de combat accompli. La première : venir à bout des sélections. Nous étions 16 au départ. Au bout de trois jours, nous n’étions plus que deux. Regroupés ensuite avec les plongeurs de la Marine nationale, nous avons enchaîné plus de 20 semaines de stage. Nager pendant des heures avec 30 kilos de matériel, c’est réellement éprouvant. J’ai dû me battre pour rester jusqu’au bout, mais j’ai fait partie des 50 % de candidats recevant le brevet de plongeur. Une vraie récompense !

Du militaire du rang à l’officier : la même formation

Quel que soit le grade, des hommes du rang jusqu’aux officiers, il faut ensuite passer les diplômes sanctionnant tous les niveaux. Mon certificat technique de 1er niveau en poche, je viens de réussir le stage directeur de plongée. Prochaine étape : la seconde partie du stage « intervention offensive », en juin et juillet 2012. C’est un long chemin à parcourir et il ne faut jamais baisser les bras.

Faire ses preuves

Une fois dans l’eau, nous sommes tous égaux. Avec mes hommes, nous formons un détachement soudé. Lors de nos plongées, nous vivons des moments forts, qui sellent notre confiance mutuelle. Mes plongeurs sont ma deuxième famille. Je les défends coûte que coûte. Mais pour être prise au sérieux, j’ai dû faire mes preuves durant les stages. Évidemment, je n’ai pas le même physique qu’un homme, mais je suis technique et minutieuse.

Des capacités opérationnelles à exploiter

J’aime mon métier, et malgré les difficultés, je me bats tous les jours pour le voir évoluer. Il faut que les capacités d’intervention des plongeurs soient vraiment exploitées. Nous sommes projetés depuis peu sur le théâtre afghan pour des fouilles ou des reconnaissances, mais je sais que nous pouvons faire plus. En Côte d’Ivoire par exemple, nous avons contribué en 2011 à l’évacuation des ressortissants français par la lagune, grâce à nos compétences en franchissement. »


Sources : TIM / ASP Anne-Cécile Marel
Droits : Armée de Terre 2012