Le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Bosser se rend aujourd’hui à la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) à Tours. L’occasion pour son commandant, le général Wattecamps, de revenir sur une année 2017 intense et sur les enjeux 2018 d’une gestion RH toujours plus moderne.
L’ambition opérationnelle Au Contact dessine une armée de haute technologie avec un besoin élevé de compétences dans de nombreux domaines d’expertise.
Si la masse reste un facteur de supériorité opérationnelle, le temps de l’armée de Terre des « gros bataillons » est révolu depuis longtemps. Aujourd’hui, personnalisation, considération, transparence et ambition pour chacun sont les maîtres mots de notre politique RH.
Nous devons construire pour chaque Terrien, qu’il soit militaire ou civil, un projet ambitieux dont chacun se sent acteur, grâce notamment à une meilleure visibilité sur son parcours professionnel.
Concernant l’organisation de notre chaîne RH, nous avons voulu replacer le chef de corps dans son rôle de premier responsable RH. Subsidiarité et pragmatisme sont gages d’un emploi optimum de la ressource et d’une meilleure prise en compte des aspirations individuelles. Bâtisseur de ses RH, nous faisons en sorte que le chef de corps retrouve les leviers ad hoc pour tirer le meilleur de chacun de ses subordonnés. Les commandants de pilier sont, de leur côté, l’échelon de cohérence et de conseil.
Enfin, la DRHAT, échelon central, a pour rôle de concevoir, de décliner la politique RH et de fixer le cadre général en respectant les contraintes ministérielles, tout en assurant la cohérence du parcours professionnel , du recrutement au départ de l’institution en passant par la formation, l’orientation, l’avancement, la mobilité, …
Le facteur clef de succès est une communauté RH structurée et dynamique, qui échange avec toujours plus de réactivité.
Nous avons gagné la bataille du recrutement et de la formation initiale en 2016 et 2017. L’armée de Terre compte 5200 hommes de plus qu’en 2014. 2018 sera l’an I de la consolidation des effectifs et de la fidélisation du personnel militaire. Les défis de cette nouvelle année sont nombreux, je n’en citerai que quelques-uns.
Tout d’abord, le recrutement, jamais gagné car notre impératif de jeunesse engendre un turn-over important. Nous sommes le 4e recruteur de France. Nous sommes aujourd’hui aux limites des capacités de notre chaîne de recrutement que nous devons donc moderniser, dans une logique d’efficience financière également, en s’appuyant sur les outils numériques.
L’autre enjeu de 2018 est celui de préparer la transition du logiciel de solde Louvois vers le nouveau logiciel Source Solde. L’armée de Terre sera particulièrement vigilante et s’assurera de la fiabilité du nouveau système avant toute bascule.
2018 est aussi une année charnière avec la mise en œuvre de la Loi de programmation militaire (LPM) à compter de 2019. Nos soldats sont notre première capacité. Les sujets RH doivent donc rester au cœur des priorités, notamment pour tout ce qui concerne la condition du personnel. La bonne mise en œuvre du plan famille et la préservation de mesures d’attractivité dans la LPM sont essentielles.
Le défi de la fidélisation ne date pas d’aujourd’hui. En tant que DRH, mon rôle est de préserver l’attractivité de nos parcours professionnels, en veillant à porter à nos soldats et à leur famille toute la considération que leur formidable engagement mérite. Je n’ai pas toutes les clefs et l’armée de Terre non plus. C’est un défi collectif pour les armées, les services qui les appuient et la Nation.
Droits : Armée de Terre