Le 1er octobre 1837, le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné du roi Louis-Philippe, décide de créer une “compagnie de chasseurs d’essai”. Elle comprend un groupe de tireurs d’élite, recruté parmi les soldats de l’infanterie. En novembre 1838, cette unité devient la “compagnie provisoire de chasseurs à pied”. L’expérience étant concluante, elle est étendue à l’échelon d’un bataillon, le “bataillon de tirailleurs”. Après s’être illustré en Algérie, ce dernier sert de modèle à la création de neuf autres bataillons de chasseurs à pied. Ces derniers sont mis en place par ordonnance, le 28 septembre 1840. Le 7e bataillon de chasseurs à pied est ainsi créé.
Après la mort du duc d’Orléans, leur créateur, en juillet 1842, les bataillons changent de nom et deviennent les “Chasseurs d’Orléans” jusqu’en 1848, date à laquelle ils reprennent le nom de “bataillon de chasseurs à pied”.
En 1873, Ernest Cézanne, député des Hautes-Alpes souhaite, lors d’une séance à l’Assemblée nationale, la formation de corps spéciaux capables de combattre en milieu montagneux. Les chasseurs à pied apparaissent alors comme les recrues parfaites grâce à leur rusticité et leur entraînement physique rigoureux. En 1878, un bataillon de chasseurs à pied effectue des essais dans ce milieu exigeant. Face à la réussite de ce test, en 1880, cinq autres bataillons de chasseurs à pied participent à ces marches en montagne, dont le 7, qui est très tôt associé à cette spécialisation alpine. Quelques années plus tard, en 1888, une loi instaure la transformation de douze bataillons de chasseurs en “bataillons alpins de chasseurs à pied”. Les troupes de montagne sont officiellement créées.
Le surnom de “diables bleus” a été donné aux soldats du 7e bataillon de chasseurs alpins par les troupes allemandes à cause de leur tenue bleue et de la détermination dont ils ont fait preuve lors des combats de 1915 dans les Vosges.
En effet, après la libération très provisoire de l'Alsace en août 1914, l'armée d'Alsace est contrainte de se retirer sur les contreforts des Vosges. Les Français s'installent alors sur le Hartmannswillerkopf, qui culmine à 957m et domine Cernay. En janvier 1915, le commandement allemand décide la conquête du sommet, rebaptisé « Vieil-Armand » par les Poilus, afin de disposer d'un observatoire sur les lignes françaises. De son sommet, à l’Est, on domine toute la plaine du Rhin. Les Allemands attaquent donc les 4, 9, 20 et 21 janvier 1915. Les affrontements atteignent une violence extrême. Les chasseurs français y gagnent alors le surnom de “Schwarzen Teufel”, les diables noirs. Les chasseurs transforment alors ce surnom en “diables bleus”, en référence à la couleur de leur tenue.
Avec le 21e régiment d’infanterie de marine, le 7e BCA est la seule unité de l’armée de Terre (et des troupes de montagne) à posséder un parc de véhicules haute mobilité. Ce matériel peut être utilisé pour se déplacer sur neige, glace, sable ou encore dans les marais. Le 7e BCA l’utilise principalement pour ses manœuvres en milieux montagneux. Plusieurs de ces véhicules ont d’ailleurs été déployés dans le cadre de la mission LYNX en Lituanie.
Du 21 novembre au 8 décembre 2016, lors de son évaluation annuelle de tir au centre d’évaluation de l’infanterie au tir opérationnel (CEITO), le groupe de tireurs d’élite du 7e bataillon de chasseurs alpins a battu le record détenu par le 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine (3e RPIMa) depuis 2013. Les tireurs d’élite ont réussi à détruire 21 objectifs fixes et/ou mobiles à des distances comprises entre 700 et 1500 mètres.
Alors qu’il était jumelé avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engin (SNLE) L'inflexible jusqu’en 2008, le 7e bataillon de chasseurs alpins est désormais jumelé avec le SNLE le Triomphant. Ainsi, dans le cadre de son jumelage, en octobre dernier, une délégation du bataillon s’est rendue à l'Île Longue pour participer à la cérémonie de baptême d’un tube accueillant le nouveau missile M51. Le tube n°7 a ainsi reçu comme nom de baptême la devise du bataillon “de fer et d’acier”.
A l’instar des cavaliers qui font perdurer la tradition des baptêmes de leurs engins blindés, cette initiative a permis de renouer avec les traditions de l’artillerie de marine et de renforcer les liens qui unissent les chasseurs aux marins.
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