Le 2 février, il est 3 h 30 du matin lorsque le Joint rescue coordination centre (JRCC) à Tahiti reçoit une alerte de détresse par satellite du voilier US Respite, en difficulté aux abords de l’île corallienne de Flint, dans l’archipel des îles de la Ligne, dans la République des Kiribati. Située à environ 390 miles nautiques (720 km) au nord-ouest de Papeete, cette île se trouve dans la zone de responsabilité SAR (Search And Rescue) attribuée à la France dans le Pacifique.
L’information est rapidement confirmée par le JRCC Juneau (U.S. Coast Guard) et un mail, adressé par le voilier, précise qu’il est échoué sur le récif et que trois personnes sont à bord. Les premiers messages de sécurité sont diffusés pour alerter les navires naviguant à proximité, et le JRCC Tahiti engage rapidement l’aéronef Gardian de la flottille 25F basée à Faa’a pour rallier cette île inhabitée, et faire un point de situation depuis la zone.
A l’aube, le Gardian prend contact avec l’équipage du voilier en détresse dont l’équipage a rejoint l’île pour se mettre à l’abri. Il dispose de moyens de communication ainsi que des vivres pour environ trois jours. En l’absence de navires de commerce ou de pêche à proximité, le bâtiment d’assistance et de soutien outre-mer (BSAOM) Bougainville, alors en mission de surveillance des pêches au large des Marquises, sous l’autorité du délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer, est dérouté pour porter assistance aux naufragés.
Après deux jours de mer, le Bougainville arrive à l’ouest de l’île de Flint, où il réalise quelques relevés bathymétriques pour évaluer la profondeur des eaux et réévalue la situation avec les naufragés. Il met alors une embarcation à l’eau et réalise une délicate opération de récupération des trois infortunés, sur cet atoll aux approches particulièrement difficiles. Au soir, les trois marins sont à bord du bâtiment militaire, accueillis par un équipage fier d’avoir répondu avec succès à cet appel au secours.
Le Bougainville peut quitter les abords de Flint à destination de Rangiroa, avant de reprendre ses missions opérationnelles jusqu’à la fin du mois.
Les moyens aériens et maritimes des Forces armées en Polynésie française participent ainsi activement aux opérations de secours et d’entraide dans le Pacifique.
Les 900 militaires des forces armées de Polynésie française constituent un dispositif interarmées à dominante maritime prépositionné qui, avec les Forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC), a pour principale mission d’assurer la souveraineté de la France sur le « théâtre Pacifique ». Il permet à la France de pouvoir assurer sa souveraineté, y compris sur ses territoires éloignés, d’intervenir en cas de catastrophe naturelle, mais également de lutter contre les menaces grandissantes comme les trafics illégaux et d’animer la coopération militaire régionale avec l’ensemble des pays riverains de la zone pacifique.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense