L’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, vient de proposer à l’OTAN de mettre l’hôpital du porte-avions Charles de Gaulle à la disposition de la force engagée dans l’opération Unified Protector. Il s’agit d’une première en opération interalliés.
Les installations médicales du porte-avions français constituent désormais un Role 2 pour l’ensemble de la force aéromaritime. Concrètement, le personnel chirurgical et les installations du porte-avions français vont désormais travailler au profit des 26 bâtiments et 7000 marins qui opèrent actuellement au large des côtes libyennes.
Le porte-avions Charles de Gaulle dispose d'un vaste hôpital, dont la surface atteint 620 mètres carrés. A la différence d'une structure terrestre et en raison de son isolement, le navire doit gérer seul un très grand spectre d'interventions, allant de la lésion élémentaire au traitement des grands brûlés, en passant par des interventions chirurgicales complexes.
Dimensionné pour traiter les risques liés aux missions opérationnelles, le bâtiment comprend, outre l’infirmerie du bord, un hôpital composé d’un service d’urgences et de chirurgie et d’un secteur d’hospitalisation. Les deux blocs opératoires offrent une capacité de chirurgie viscérale et de chirurgie orthopédique. Le secteur hospitalier peut accueillir 15 patients (dont six en soins intensifs) et jusqu’à 50 patients en situation de crise. Le navire embarque également une imagerie médicale (scanner), des moyens de traitement des grands brûlés et un laboratoire d'analyses médicales.
En temps normal, le service de santé du porte-avions emploie trois médecins, huit infirmiers et un secrétaire médical. Pour l’opération Harmattan, cette unité a été renforcée d’un élément chirurgical embarqué : deux chirurgiens, un réanimateur anesthésiste, un laborantin, un infirmier anesthésiste, un infirmier de bloc opératoire, un manipulateur d’électroradiologie et deux infirmiers de soins. Un chirurgien dentiste a été également été projeté sur le navire.
L’hôpital du porte-avions assurait déjà le Role 2 au profit du groupe aéronaval français engagé dans l’opération Harmattan, soit cinq bâtiments et près de 3000 militaires. Le médecin major du porte-avions a préparé son équipe à l’augmentation de ses responsabilités : « le porte-avions a déjà joué le rôle d’hôpital au profit d’une force interalliés lors de manoeuvres. », explique-t-il. « Concrètement, mes équipes sont habituées à travailler selon les procédures OTAN. La situation nécessitera juste de nous coordonner finement avec les autres équipes médicales pour optimiser la prise en charge des blessés éventuels ».
Encadré : Classification OTAN des services médicaux et hôpitaux
Role 1 : premier infirmier, premier médecin. C’est l’équivalent militaire d’une ambulance de premiers secours.
Role 2 : premier chirurgien, premier anesthésiste (service médical doté d'une équipe chirurgicale). C’est l’équivalent militaire d’un service d’urgences.
Role 3 : premier hôpital (hôpital médico-chirurgical ou bâtiment de projection et de commandement).
Role 4 : hôpital militaire en métropole.
Sources : EMA
Droits : Ministère de la Défense et des anciens combattants