Nombreux sont les militaires français intégrés au sein de l’état-major multinational de l’enhanced Forward Presence Battle Group Lithuania (eFP BG LTU) sur le camp de Rukla, en Lituanie. Ils œuvrent quotidiennement au bon fonctionnement du détachement français de la mission LYNX. C'est le cas du personnel du Service du commissariat des armées (SCA), service interarmées qui apporte un soutien administratif, financier et logistique au profit de l'ensemble des armées en France, en outre-mer et en opérations.
Le commissaire de 1re classe Dzevad, projeté pour six mois en Lituanie, présente ses missions.
Monsieur le commissaire, pouvez-vous expliquer quelles sont vos fonctions ?
Le détachement mixte du commissariat (DMC) est l’unité de soutien administratif et logistique en charge de tout ce qui relève de l’administration, de la trésorerie et de la gestion logistique des biens du SCA. Je suis le conseiller et l’exécutant de la branche J8 (budget et financement) et J4 (soutien de l’homme) du détachement LYNX en Lituanie. En résumé, je suis en charge des achats, des dépenses de fonctionnement nécessaires à la vie courante et à l’instruction du Sous groupement tactique interarmes (SGTIA), ainsi que du suivi du budget de la mission et des contrats de service. Je m’occupe également des dommages et des contentieux éventuels. Je dirige également le service de vaguemestre.
Pouvez-vous présenter votre équipe ?
Nous sommes plusieurs dans mon service. Je suis assisté d’une trésorière qui est rattachée à la trésorerie militaire de la projection des forces et qui assure la manipulation des fonds et la tenue des écritures comptables. Le vaguemestre est lui en charge des liaisons courriers et de la gestion des colis. Enfin, le sous-officier gestionnaire des matériels s’occupe de nos ressources physiques : matériels de campement, balistique, Nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), équipements de protection individuelle (EPI) et rations de combats.
Vous faites partie des quelques militaires qui sont déployés sur la totalité du mandat LYNX en Lituanie. Pourquoi est-ce si important ?
J’ai préparé la mission en amont pour avoir une vision sur la planification et la prévision des besoins. J’ai procédé à ce que l'on appelle communément "l’ouverture du théâtre" avec ses particularités et ses enjeux. Ainsi, j’ai développé de bonnes relations avec mes interlocuteurs, tant lituaniens (nation hôte) qu’allemands (nation-cadre de l'eFP BG LTU). J’ai une sorte de mémoire comptable de la mission. Je connais le secteur économique, nos prestataires: le travail est donc plus fluide, plus rapide.
Vous évoquez vos relations avec la nation-cadre et la nation hôte : pouvez-vous décrire comment se passe votre travail en milieu multinational ?
Il y a un soutien logistique qui est double. D’une part, le soutien autonome au sein de l’élément de soutien national (ESN) avec notre budget propre et notre matériel, d'autre part le soutien mutualisé avec nos partenaires lituaniens et allemands qui assurent des prestations comprises dans l’arrangement technique, le statement of requirement de l’eFP BG LTU.
La régie, le soutien vie, les prestations d’alimentation et d’infrastructures sont gérés en multinational. Le plus important pour pouvoir travailler ensemble est de maîtriser l’anglais et d’avoir de bonnes capacités d’adaptation: il faut accepter que nous ayons tous des cultures, des savoir-faire différents et prendre cela comme une opportunité d’apprendre les uns des autres.
En ce sens, c’est pour moi une véritable chance.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission LYNX est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
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