LYNX 8 : Exercice multinational de tirs en mer

Alors que le soleil ne s’est pas encore levé sur la mer Baltique, le lieutenant Romain et le maréchal des logis Vincent du 40^e Régiment d’artillerie (RA) de Suippes embarquent sur un dragueur de mines de la marine lituanienne. En compagnie de leurs partenaires lituaniens et norvégiens, ils vont agir en qualité d’observateurs avancés pour des tirs de Panzerhaubitze 2000, un obusier blindé allemand, sur diverses cibles situées jusqu'à une vingtaine de kilomètres en mer.

Tandis que les observateurs des différentes nations reçoivent des consignes de la part du commandant du navire, le lieutenant Romain s’enthousiasme : « C’est une véritable chance de participer à cet exercice. C’est une première pour moi d’observer des tirs depuis la mer et le fait que nous soyons dans un milieu multinational promet des échanges fructueux ! ».

Au total, ce sont cent obus qui ont été tirés. Les équipes norvégiennes et françaises se sont succédées pour donner les ordres de tirs, s'assurer de leur plus grande précision et observer les impacts sur cibles.

Au vu des difficultés liées à la mer agitée et à la manière dont la marine lituanienne a dû gérer ces contraintes, le lieutenant Romain déclare: " Je suis vraiment satisfait. J’ai énormément appris aujourd’hui. J’ai pu échanger avec mes collègues norvégiens et découvrir leurs méthodes de travail et leurs différentes procédures de tir ".

Cet exercice multinational était une première pour tous les acteurs engagés, que ce soit pour les équipages des blindés allemands, pour celui de la marine lituanienne ou pour l’ensemble des observateurs. Le sergent Nicholas, chef d’équipe norvégien, conclut: « J’espère avoir un jour l’occasion de participer à nouveau à une telle mission, c’était une expérience particulièrement enrichissante ».

Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission LYNX est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.