Il est 6 heures du matin, les réveils sonnent déjà sur le camp militaire de Rukla, siège de l’enhanced Forward Presence (eFP) en Lituanie.
Comme tous les matins depuis l’arrivée du détachement Lynx 7 au début de mois de juillet, ce sont les départs en petites foulées pour les sportifs. Pour le lieutenant Xavier, chef de section infanterie au 5e régiment de Dragons (5e RD), « le sport est primordial pour garder une bonne condition physique. Nous avons l’opportunité de profiter des infrastructures sportives avec plusieurs salles de musculation, des terrains de volley ou encore un parcours de course à pied. Le sport permet à la fois de décompresser et de poursuivre un entraînement adapté afin de repartir dans trois mois avec un excellent niveau ».
Douche puis petit-déjeuner sous la tente réservée aux 300 militaires français : pilotes, fantassins, cavaliers, gendarmes, médecins, mécaniciens, logisticiens, transmetteurs... La règle à respecter, pour le major de camp, l’adjudant-chef Thierry, « est qu’avant chaque repas, chaque soldat se frotte les mains avec du gel hydroalcoolique, porte un masque et se fait servir par un petit détachement de militaires français en respectant soigneusement les gestes barrières comme nous le faisons aussi en France ».
Vers 8 heures, les Superior National Representative de chaque nation constituant le Battle Group se retrouvent pour le « commanders update meeting ». Une réunion permettant d'évoquer les exercices et manœuvres à venir, les besoins spécifiques pour chacun d’entre eux, tout en permettant les échanges entre les 8 nations qui composent l’eFP. Alors que la réunion se poursuit, ailleurs chacun est à son poste dans les différents services, ateliers et cellules du détachement LYNX 7, servis par le 5e régiment de Dragons, le 503e régiment du train, le 53e régiment de transmissions et le 2e régiment de matériel. On y retrouve de nombreux experts dans chacune des spécialités en passant par la logistique, la maintenance, les systèmes d’information et de communication.
Plus loin, les instructions se poursuivent, « dans le cadre de la continuité de la formation opérationnelle […] afin de poursuivre le renforcement des différents savoir-faire du soldat » rappelle le lieutenant Timothy, chef de peloton au 5e RD. Le soir, chaque section, peloton, petit détachement se rassemble pour les ordres de la journée du lendemain. Puis, les militaires se dispersent en chambre pour prendre contact avec leur famille ou se reposer, se retrouvent en petits groupes pour jouer aux cartes ou au foyer multinational pour discuter, faire des rencontres et découvrir les autres militaires des autres nations. Ce qui rendra leur interopérabilité sur le terrain plus concrète.
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
Droits : EMA