La manœuvre logistique visant à déployer en Lituanie les hommes et les matériels du sous groupement tactique interarmes (SGTIA) de la mission LYNX 7 intégré au Battle Group de l’enhanced Forward Presence (eFP) touche à sa fin.
L’objectif était que la mission LYNX 7 soit déclarée Full operational capability (pleine capacité opérationnelle) au 23 juillet comme prévu.
Le capitaine Jean-René a été déployé en Lituanie dès le début du mois de juillet avec les précurseurs pour l’ouverture du théâtre. Chef du détachement logistique (DET LOG) et officier « inséré » S4 (coordination en multinational de la logistique intra-théâtre) au sein du Headquarters du Battle Group, il a coordonné l’ensemble de l’opération. « Cette manœuvre logistique consiste à amener tous les moyens ainsi que les 300 soldats nécessaires à l’engagement du SGTIA. Il faut être conscient que la force Française, sans ce déploiement de matériels, cet aspect logistique d’entrée de théâtre, ne pourrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle. Cette manœuvre correspond à quatre trains militaires qui ont acheminé du fret, trois vecteurs aériens militaires, essentiellement dédiée au transport de matériels et de personnels ». Au total c’est un flux « d’environ 2500 tonnes de frets et d’une volumétrie de 12 360m3 » qui a été convoyé sur l’aire de stationnement de la zone technique du camp de Rukla, précise le capitaine Jean-René.
Cette opération a nécessité une juste planification, tant en interne du détachement de la mission LYNX 7 qu’en multinational, notamment avec l’Allemagne et la Lituanie, respectivement nation-cadre et nation-hôte du Battle Group eFP. « L’interopérabilité des moyens est une réelle chance » souligne le capitaine, évoquant les opérations de « transport de matériels lourds qui nécessite une escorte policière Lituanienne et Allemande ». A cela s’ajoute la connaissance et la prise en compte des procédures relatives à la réglementation Lituanienne en liaison avec la nation-cadre.
Pour le capitaine Jean-René, qui opère la liaison entre le contingent Français, la partie allemande et lituanienne, les interactions quotidiennes interalliées sont nécessaires : « A chaque fois qu’un avion arrive pour amener du personnel et du matériel, ce sont les Lituaniens qui nous donnent accès à l’aéroport. Quand nous sommes dans une gare pour décharger un train c’est la compagnie nationale ferrée lituanienne qui nous permet cet accès. Sans eux, on ne pourrait pas décharger les matériels. Aussi, la coopération avec l’Allemagne est primordiale puisqu’elle nous délivre les autorisations de circulation et les accès aux différents sites ».
Le déploiement logistique achevé et la Full Operational Capability déclarée, LYNX 7 va pouvoir s’engager sur les exercices avec les autres nations de l’eFP, tout en conservant à l’esprit que « l’effort doit être porté sur le partage de savoir-faire ».
Décidée par les chefs d’État et de gouvernement au sommet de Varsovie en 2016, la Posture de présence avancée renforcée de l’OTAN (enhanced Forward Presence ou eFP) permet aux Alliés de déployer, en nombre limité, des forces militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer encore la posture de défense de l’Alliance par un dispositif dissuasif, à caractère purement défensif, selon une planification validée collectivement. Dans ce cadre, la France engage en Lituanie en 2020 un dispositif articulé autour de 300 militaires français et d’un S-GTIA composé de 5 chars Leclerc, de 14 VBCI et de 5 VAB. Cette mission Lynx est intégrée au sein d’un bataillon commandé par l’Allemagne.
Sources : État-major des armées
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