À l’escale aéronautique de Senghor Militaire est déployé un Falcon 50M, un modèle mythique d’aviation d’affaires adapté en appareil de surveillance et de sauvetage maritime. Il fait partie du Détachement de l’Aéronautique navale (DETAERO) intégré aux éléments Français au Sénégal (EFS). Appartenant à la flottille 24F de la base de l’aéronautique navale (BAN) de Lann-Bihoué, ce détachement est placé sous contrôle opérationnel du commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT). La flottille 24F est composée de 12 équipages répartis sur 8 Falcon 50M dont un est présent en permanence à Dakar afin de tenir l’alerte SAR (Search and Rescue) en Afrique de l’Ouest.
L’équipage d’un Falcon 50M est composé de cinq membres, dont un pilote, un chef de bord, un opérateur radio, un opérateur radar et un observateur ainsi que deux techniciens qui assurent l’entretien et les réparations de l’aéronef. Ils sont déployés au Sénégal pendant un mois avant d’être relevés par une nouvelle équipe.
Trois militaires des EFS, situés au poste de commandement du quartier Geille, travaillent en étroite collaboration avec le DETAERO afin d’organiser et de coordonner leurs différentes missions dans la région. Cette équipe permanente qui constitue le bureau du « J3 Air-Mer » est en liaison constante avec CECLANT. Elle est en charge du maintien de l’alerte, de la planification des entraînements ainsi que des missions de surveillance.
Le DETAERO de Dakar a pour mission première d’assurer une alerte permanente de SAR dans le cadre d’un protocole entre la France et le Sénégal qui date de 1966. Il peut donc décoller à n’importe quelle alerte, en cas d’accident aéronautique, mais aussi pour secourir un bateau en détresse.
Ce détachement s’intègre également dans le dispositif de sécurité collective et de maintien de la paix dans la région et participe à ce titre à de nombreuses missions en coopération avec les pays d’Afrique de l’Ouest. Le DETAERO mène ainsi des missions de surveillance des pêches, de lutte contre les pollutions maritimes, contre les trafics illicites (stupéfiants, contrebande…), et contre la piraterie ou le brigandage. Enfin, le DETAERO prend également part à des missions de formation dans le cadre des Détachements d’Instruction Opérationnelle (DIO).
Le Falcon 50M embarque pour ses missions de sauvetage jusqu’à 6 canots de sauvetage qui lui confèrent une capacité totale de sauvetage de plus d’une centaine de personnes. Ceux-ci sont largués depuis une trappe située sous l’avion. « On doit voler à seulement 30 mètres de hauteur, prendre en compte le vent et être très précis dans le pilotage pour réussir à larguer ces équipements vers les naufragés » témoigne le pilote.
L’appareil est également équipé d’une caméra infrarouge (FLIR) (Forward Looking Infra-Red) permettant une détection de nuit à plusieurs centaines de pieds de hauteur. Pour communiquer, l’appareil est équipé d’un système de liaison satellitaire (AVIASAT) et d’un ensemble HF-V/UHF. Ces équipements lui assurent ainsi une liaison constante avec les autorités à terre. Il est également équipé d’un décodeur IFF, d’un récepteur AIS et d’un système de partage de données appelé SPATIONAV.
Le Falcon 50 a été transformé au début des années 2000 pour les besoins de la Marine nationale afin d’être déployé sur nos différentes ZEE (Zones Economiques Exclusives) afin d’assurer la défense maritime du territoire, et l’action de l’État en mer.
Créés le 1er août 2011, par le traité signé entre la France et le Sénégal, les 350 éléments français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de coopération » (POC) à vocation régionale, dont les principales missions consistent à assurer la défense et la sécurité des intérêts et des ressortissants français, appuyer nos déploiements opérationnels dans la région et contribuer à la coopération opérationnelle régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force interarmées projetée.
Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense