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FFDJ : Dans la peau d’un choumac de la BA 188

Mise à jour  : 29/11/2018

Dans son atelier, installé au sein de l’escadron de chasse 3/11 « Corse » de la BA 188 « colonel Massart », l’adjudant Adrien trie soigneusement les pièces de rechange destinées à l’entretien des aéronefs. Chaudronnier aéronautique, également appelé choumac, ce sous-officier est un mécanicien spécialisé dans la structure des avions et des hélicoptères. Après 17 années d’expérience, il est capable d’intervenir aussi bien sur les Mirage 2000-5 de l’escadron de chasse que sur les Puma ou sur le Transall de l’escadron de transport 88 « Larzac ».

Le choumac contribue à assurer la disponibilité opérationnelle des avions et des hélicoptères. Son travail consiste essentiellement à réparer les tôles « criquées », c’est-à-dire fissurées, ou corrodées, les trous résultants d’une collision avec un volatile ou à assurer les entretiens programmés en respectant les exigences des constructeurs. « Je réalise des retouches, des dépannages, les cas ne sont jamais répétitifs et les avaries ne sont jamais les mêmes ».

Il occupe également un rôle d’expert auprès des mécaniciens qui sont amenés à lui demander des conseils sur des machines. « La principale qualité est l’adaptation. Je dois sans cesse m’adapter aux contraintes techniques et aux contraintes physiques de l’aéronef. Récemment, j’ai réalisé le décapage de l’intérieur d’un réservoir de Mirage 2000. Les conditions d’accès sont parfois difficiles et inconfortables. Les petites pièces ont pu être traitées dans mon atelier » détaille le mécanicien.

A Djibouti, l’adjudant Adrien doit prendre en compte deux paramètres spécifiques : le climat et l’approvisionnement en pièces. « Ici, la chaleur et l’humidité nécessitent plus d’attention en raison de la corrosion. Pour cette raison, je dois prochainement travailler sur la réfection des pales d’hélicoptères qui subissent une abrasion en vol et se décapent en dessous. La chaleur est également un élément à intégrer dans mes interventions, rendues plus éprouvantes. L’utilisation des produits d’entretien est aussi différente, car le temps de séchage n’est pas le même qu’en France ». Lors des changements de pièces, l’adjudant Adrien doit également s’adapter aux contraintes logistiques et aux délais rallongés pour les livraisons. « Pour moi l’objectif est de pouvoir anticiper au mieux ou trouver des solutions palliatives en attendant la réception ». Le principal défi est de prévoir l’imprévisible : « Quelle pièce nécessitera une réparation ? Un changement ? Comme l’échange d’une tôle épaisse spécifique » insiste le sous-officier.

Les interventions sont en majorité au profit des forces françaises stationnées à Djibouti, mais les choumacs peuvent intervenir ponctuellement au profit des forces armées djiboutiennes, des forces armées allemandes ou espagnoles également présentes dans le pays. Ainsi, l’année dernière, l’armée de l’air djiboutienne a sollicité la BA 188 pour effectuer une réparation sur un de leurs avions de transport de personnel, suite à un impact au niveau du carénage du train d’atterrissage gauche.

La prochaine étape pour l’adjudant Adrien, sera de passer du travail de l’aluminium à celui du composite, un matériau que l’on retrouve sur les appareils déjà présents, mais encore plus sur le Casa, prochainement mis en place ou sur les A400M. « Encore une fois, il s’agit d’anticiper et de s’adapter » conclut-il.

Les 1 450 militaires des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) sont implantés à Djibouti conformément au traité de coopération de défense signé en 2011 avec ce pays. La base opérationnelle avancée (BOA) qui les accueille, offre aux armées, à l’instar de la BOA de Côte d’Ivoire, des capacités diverses : véritable réservoir de forces, elle participe à la défense des intérêts français, au soutien logistique des opérations sur le continent, tout en contribuant aux actions de coopération militaire au profit notamment de plusieurs pays africains. Par ailleurs, les forces françaises stationnées à Djibouti soutiennent leurs partenaires de la communauté économique régionale de l’Afrique de l’Est en vue de consolider leurs capacités militaires, notamment dans le cadre de leur participation aux opérations de maintien de la paix.


Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense