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Ouverture de l’exposition Hans Hartung au musée de la Légion étrangère, à Aubagne

Mise à jour  : 16/04/2016

Du 16 avril au 28 août 2016, le musée de la Légion étrangère et le Centre d’art Les Pénitents noirs proposent d’aller à la découverte de l’œuvre de Hans Hartung, "Peintre et légionnaire".

L’exposition tend à confronter sur deux espaces une partie de la production artistique de Hans Hartung (1904-1989), peintre majeur du XXe siècle qui demeura toute sa vie formidablement audacieux, en avance sur son temps et extrêmement original ; celle tantôt abstraite et tantôt figurative de la seconde guerre mondiale marquée par son engagement dans la Légion étrangère et l’expression de profonds tourments ; et celle de la dernière partie de sa vie, dans le sud de la France, diminué par la vieillesse, où il peint des œuvres extrêmement énergiques voire monumentales.

A quels moments correspondent les deux volets de l’exposition ?

Le premier, abordé au musée de la Légion étrangère, témoigne de la période 1939-1945, moment où, à deux reprises, Hartung s’engage dans la Légion. Malgré de lourdes contraintes, ses dessins témoignent déjà d’une très grande liberté. Les bases de l’œuvre d’Hartung sont mises en place dès les années 1920 et ses tableaux des années 1930 préfigurent largement son œuvre d’après 1945. Mais en 1939, et pendant toute la période de guerre, sa situation est précaire. La plupart de ses œuvres sont sur papier, à la mine de plomb, au pastel, au fusain, à l’encre, à l’huile et/ou à la tempera. Aux côtés des archives souvent inédites de la Légion étrangère, certains dessins, conservés à la fondation Hartung-Bergman, sont dévoilés pour la première fois dans cette exposition. Le second, au Centre d’art des Pénitents Noirs, où sont présentées ses toutes dernières toiles composées de quatre séries de trois à cinq tableaux réalisées à l’acrylique en quatre jours, les 11, 14, 15 et 16 juillet 1989, soit cinq mois avant le décès d’Hartung, le 7 décembre 1989.

En quoi cette exposition est-elle inédite ?

Avec le centenaire de la Première guerre mondiale, des études ont été menées afin d’essayer de comprendre la manière dont les artistes vivent – ou survivent – face à l’extrême violence que représente un conflit. En tant que conseiller auprès du musée de la Légion étrangère, j’ai suggéré d’organiser cette exposition autour de l’engagement militaire d’Hartung. Aucune exposition à ce jour n’a spécifiquement traité de cette donnée biographique essentielle dans la vie du peintre alors qu’il s’est engagé dans la Légion avant même la Seconde guerre mondiale. Autre raison, la fondation Hartung-Bergman qui gère l’œuvre de l’artiste, se trouve non loin d’Aubagne, dans son ancienne maison et atelier à Antibes. Hartung était un antinazi convaincu qui utilisait consciemment son œuvre contre l’art de propagande imposé par Hitler. Il lui était interdit d’exposer en Allemagne et n’avait d’autre choix que de quitter son pays. Au cas où un conflit éclaterait, l’artiste allemand installé à Paris depuis 1935, s’était inscrit sur la liste des opposants volontaires au régime hitlérien. Fin décembre 1939, à l’âge de 35 ans, il s’engage dans la Légion étrangère sous le nom de Jean Gauthier. Il est affecté au quartier général en Algérie, à Sidi-Bel-Abbès (qui sera transféré à Aubagne en 1962 avec l’Indépendance de l’Algérie). Démobilisé à la signature de l’armistice en 1940, Hartung se réengage trois ans plus tard en repassant par l’Algérie. Plus âgé que beaucoup d’engagés, il a beaucoup souffert de la dureté de l’entrainement de la Légion mais il restera toute sa vie fasciné par elle. Pour ne pas avoir à tirer sur ses compatriotes, il s’engage comme brancardier. Il est gravement blessé à la jambe droite lors de la reprise de Belfort le 20 novembre 1944, puis, mal soigné, il est amputé de la cuisse droite. Son engagement dans la Légion étrangère (à deux reprises pendant la Seconde guerre mondiale) le marquera donc à vie, physiquement et psychologiquement.

Extrait des questions posées par Marie-Émilie Fourneaux, journaliste, historienne de l’art à Fabrice Hergott, Commissaire de l’exposition, directeur du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

Exposition « Beau geste, Hans Hartung, peintre et légionnaire »

Du 16 avril au 28 août 2016

Musée de la Légion étrangère
Chemin de la Thuilière
13400 Aubagne

Centre d’art Les Pénitents noirs
Les aires Saint-Michel
13400 Aubagne

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Pour en savoir plus :

Site de l’exposition : http://hans-hartung.legion-etrangere.com

Facebook : www.facebook.com

Fondation Hartung Bergman : www.fondationhartungbergman.fr


Sources : SGA / DMPA
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