Édité par le Service historique de la Défense, le numéro 274 de cette revue à caractère scientifique, intitulé "Avant la guerre", revient sur la période qui a précédé la Grande Guerre.
"Un monde s’achève. 1914 marquera bientôt, par un bel été, la fin d’une ère, celle d’un XIXe siècle que les historiens font commencer en 1815, au lendemain de l’épopée impériale. Ce numéro débute par un héritage plus lointain encore, puisqu’il remonte au XVIIe siècle, époque à laquelle les servitudes militaires autour des fortifications sont mises en place. À la veille de la Grande Guerre, celles-ci vont disparaître en raison des nouveaux besoins défensifs de la France comme l’explique Marie-France Sardain. Les progrès de l’artillerie rendent obsolètes nombre de forts et des voix s’élèvent dès la fin du XIXe siècle pour la suppression de ces servitudes et de leurs contraintes sur l’urbanisme. À cette même date, le conflit à venir est vécu, dans une certaine mesure, comme la revanche de la France sur la défaite de 1870. La préparation militaire y joue d’ailleurs un rôle important dans la promotion de l’idée du soldat-citoyen et "matérialise l’idée abstraite de la nation", comme le montre Alan Baker. Une grande disparité régionale dans le nombre et l'importance de ces sociétés de préparation militaire témoignent toutefois des sensibilités différentes au sein des régions françaises. L'article de Rémi Dalisson précise que les origines même de l'idée de célébration de la Grande Guerre remontent au XIXe siècle. En effet, la commémoration future du premier conflit mondial prend naissance dans les fêtes de la revanche et les commémorations "de la glorieuse défaite" de 1870. La République française y est traitée en héroïne, lors des inaugurations des nombreux monuments aux morts. La pratique commémorative s'appuie sur les sociétés d'anciens combattants et de vétérans. La République est l'instrument de la prochaine reconquête des provinces perdues. Le rituel et son culte patriotique sont déjà en place ainsi que ses corolaires contestataires. Le capitaine (TA) Benoît Haberbusch étudie l'Empire colonial français à la veille de la Première guerre mondiale et montre ses forces et faiblesses en se posant la question de son existence ou non en tant qu'espace stratégique. L'Empire colonial français, de par son étendue, n'est pas homogène et ses colonies connaissent des enjeux et des risques fort différents selon les tensions régionales et les rivalités des grandes puissances. Mais, pour la ligne stratégique française, tout doit se jouer sur le théâtre principal en Europe. L'Empire colonial doit donc assumer sa défense par lui-même et fournir des troupes en métropole, là où se joue le sort de la guerre". [...]
Extrait de l'éditorial du général (2s) Jean-Marc Marill, docteur en histoire, rédacteur en chef de la RHA
Revue historique des armées n° 274 : "Avant la guerre"
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