Près de deux mois après le Débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, le débarquement de Provence intervient le 15 août de la même année.
Destinée à fixer les troupes ennemies et à permettre l’accès aux ports en eaux profondes, l’opération Dragoon est lancée le 15 août 1944, deux mois après le Débarquement de Normandie. Décidées à la fin de l’année 1943 par les états-majors alliés lors de la conférence de Téhéran, les deux opérations, complémentaires, devaient être initialement concomitantes. Si, le 6 juin, le "marteau" (Sledgehammer) de l’opération normande Overlord n’a pu rencontrer "l’enclume" (Anvil) de l’opération provençale rebaptisée Dragoon, c’est en raison d’un désaccord entre les Britanniques et les Américains sur le lieu du débarquement et d’une pénurie de moyens humains. Les objectifs du débarquement de Provence sont ainsi définis : débarquer entre Bormes et Saint-Raphaël pour échapper au feu de l’ennemi retranché à Toulon. Par la suite, parachuter plus de 5 000 hommes pour prendre la RN 7, axe stratégique vers la vallée du Rhône, et isoler ainsi les forces allemandes. Enfin, s’emparer de Marseille et de Toulon, ports en eaux profondes, permettant d’acheminer un important ravitaillement. Composée du 6e corps d’armée et d’une division aéroportée, la 7e armée est commandée par le général américain Patch. Elle comprend également l’armée B, des hommes essentiellement venus du Maghreb, Européens et indigènes, mais aussi d’Afrique sub-saharienne. Dès son engagement à terre, cette armée B passe uniquement sous commandement français, celui du général de Lattre de Tassigny.
Réunie au large de la Corse, la flotte alliée met le cap sur la côte provençale le 14 août au soir. Le lendemain, une imposante flotte de 220 bâtiments américains et anglais, partis d’Afrique du Nord, de Corse et d’Italie du Sud, s’apprête à débarquer. Parmi les soldats alliés se trouvent les Français du Combat Command 1 du général Sudre. Face à eux, ce sont près de 250 000 hommes de la 19e armée allemande qui tiennent le littoral provençal. À 8 heures du matin, après d’intenses bombardements aériens et navals, sous le commandement des généraux Truscott et Patch, le combat s’engage sur trois secteurs : Alpha à l’ouest (Ramatuelle-Cavalaire), Delta au centre (Sainte-Maxime) et Camel à l’est (Saint-Raphaël). Les défenses allemandes ne résistent pas longtemps : au soir du 15 août, près de 100 000 hommes ont déjà débarqué et établi deux solides têtes de pont de part et d’autre de Fréjus. Malgré quelques contre-attaques à Draguignan ou à Arles, leur progression est particulièrement rapide : Aix-en-Provence est libérée le 21, et par la suite, Salon, Arles et Avignon. Quant à Marseille et Toulon, théâtres d’âpres batailles, c’est aux 250 000 hommes de l’armée B, commandée par le général de Lattre de Tassigny, qu’échoit la reconquête. Le 23 août, résistants et libérateurs alliés se rejoignent dans le centre-ville de Toulon. Moins d’un mois après, les hommes de de Lattre de Tassigny rejoignaient en Bourgogne ceux du général Leclerc. Sous l’impulsion commune des Alliés et d’une résistance de plus en plus unie, la France se libérait progressivement du joug de l’occupant. Source : www.elysee.fr
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Mémorial du débarquement de Provence : www.defense.gouv.fr
Sources : SGA/DMPA
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