Accueil | IRSEM | page d'accueil | Portraits de nos chercheurs | 3 questions à... Pierre HAROCHE, chercheur sécurité européenne à l’IRSEM IRSEM ... Portraits de nos chercheurs | 3 questions à... Pierre HAROCHE, chercheur sécurité européenne à l’IRSEM

3 questions à... Pierre HAROCHE, chercheur sécurité européenne à l’IRSEM

Mise à jour  : 23/07/2018 - Direction : IRSEM

L’IRSEM est l’institut de recherche stratégique du ministère des Armées dont la singularité est d’être à l’intersection des mondes de la Défense et de l’Université. C’est aussi la diversité de son équipe de recherche, associant universitaires et militaires, qui fait de l’Institut un endroit unique que nous vous proposons de découvrir à travers les portraits de nos chercheurs…

 

Pierre, qui êtes-vous ? Racontez-nous votre parcours...

J’ai fait des études d’histoire et de science politique et me suis focalisé sur l’Union européenne et la théorie de l’intégration. Je ne suis donc pas à l’origine un spécialiste des questions de défense. J’y suis arrivé progressivement en consacrant une partie de ma thèse à l’échec de la Communauté européenne de défense (1950-1954). Ce qui m’intéressait au départ dans cet épisode était qu’il s’agissait d’un cas d’intégration avortée, ce qui permettait de tester des hypothèses sur les facteurs qui favorisent ou défavorisent le transfert de souveraineté au niveau européen. Mais je me suis progressivement rendu compte que des facteurs clefs dans l’échec de la Communauté européenne de défense, comme la tension entre menace russe à l’Est et crises au Sud, se retrouvaient également dans les débats actuels sur la coopération européenne en matière de défense. C’est ainsi que j’en suis venu à étudier la politique de défense de l’Union européenne et aussi à réfléchir à de possibles solutions visant à résoudre ce dilemme géostratégique Est-Sud qui affaiblit les Européens.

Aujourd’hui, au sein de l’IRSEM, je suis donc à la fois un chercheur en Sécurité européenne mais aussi un think tanker visant à contribuer au débat sur l’avenir de la défense européenne. Depuis 2016, l’Union européenne a multiplié les initiatives en matière de défense. Nous vivons dans ce domaine une période extrêmement stimulante où quelque chose se construit sous nos yeux.

 

Quels sont vos axes de recherche actuellement ? Où peut-on vous lire ?

Je continue à m’intéresser à la coopération européenne en matière de défense sous l’angle des différentes priorités des Etats membres. J’ai publié cette année un article sur le sujet dans Les Champs de Mars.

Je m’intéresse également à la façon dont les institutions, en particulier la Commission européenne, évoluent à mesure que l’Union européenne s’empare des questions de défense. Ma dernière note de recherche est consacrée au Fonds européen de la défense, une initiative de la Commission.

Enfin, au-delà des enjeux de sécurité, je travaille aussi sur les processus de démocratisation et de parlementarisation des institutions européennes. J’ai récemment publié un article sur les pouvoirs du Parlement européen dans le Journal of European Public Policy.

Enfin, j’ai participé à l’organisation de la conférence The Future of EU/NATO relations du 2 juillet dernier, à l’Ecole militaire, en partenariat avec le Collège de Défense de l’OTAN (NATO Defense College).

 

Pourquoi avoir choisi la recherche ? Comment percevez-vous votre rôle de chercheur ?

Je n’ai pas choisi la recherche dans l’absolu. C’est parce que je me suis intéressé à l’Europe et à son unification que j’en suis venu à me poser des questions théoriques qui, de proche en proche, m’ont conduit à la recherche en science politique. L’histoire de la construction européenne est un laboratoire extraordinaire qui permet d’étudier aussi bien la transformation des relations internationales que la formation d’un régime politique interne, et qui oblige à relancer de nombreux débats théoriques. C’est à cette aventure que je souhaite participer.


Droits : IRSEM