Les révolutions du début de l’année 2011, connues sous le vocable de « printemps arabe », nous ont montré que le pouvoir de la rue existe encore et qu’il devient encore plus fort lorsqu’il se mêle aux nouvelles technologies. Dans le même temps, le succès planétaire du livre de Stéphane Hessel rencontre des mouvements qui s’indignent, résistent, se révoltent comme en témoigne le mouvement des Indignados parti d’Espagne qui se répand dans toute l’Europe et aux Etats-Unis. Ces formes de la révolte, même lorsqu’elles ne conduisent pas à un effondrement des Etats, prennent une ampleur certaine depuis deux ou trois ans.
Ainsi, la révolte redevient un phénomène observable : on peut dire qu’elle émerge à nouveau de l’histoire.
Il faut tout d’abord constater la permanence de formes traditionnelles de révolte, comme les mouvements maoïstes dans le sous-continent indien, les guérillas d’Amérique du sud, ou des révoltes africaines (Nigéria et Soudan) : l’activisme existe encore. Bien qu’il soit négligé, sa perpétuation pose plusieurs questions sur les motivations de ces révoltes et leur adaptation au nouvel environnement stratégique, politique, économique et social.
L’attention publique a porté plus d’intérêt aux nouvelles révoltes dans des zones émergentes : Iran, Thaïlande, printemps arabe sont autant de manifestations de nouvelles conditions démographiques, culturelles et économiques : qu’ont-elles en commun ? Y a-t-il un facteur féminin dans le développement de ces révoltes ? À quel modèle aspirent-elles ?
Dans le même temps, on observe l’apparition de révoltes qu’à défaut d’autre mot, on dénommera « occidentales ».
Ainsi, il faut constater la naissance de nouvelles formes de révoltes liées, par leur contenu et leur mode de diffusion, aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les technologies 2.0 ont permis à toute une série de groupes organisés sur une base idéologique non-nationale de faire connaitre leurs idées et développer des actions « coup-de-poing » de nature antiétatique et anti-entreprise. Toutefois, même ces révoltes d’apparence anarchiques peuvent, par endroits, être instrumentées ou manipulées par les puissances traditionnelles.
Enfin, dans les pays développés, de nouvelles formes de contestation se font jour et manifestent des aspirations d’apparence contradictoire, qui peuvent être conservatrices (retour à un état précédent considéré comme préférable), consuméristes (réaction à la crise économique depuis 2008) ou écologiques : autant de motivations variées pour ce qui n’est pas encore des « révoltes du pain ».
Ce colloque est co-organisé par l’Ecole de Guerre Economique et le club Participation et progrès. Il se tiendra à l’école militaire le 14 mai 2012, sur une journée avec deux tables rondes le matin et deux l’après-midi, afin de laisser la place au débat avec la salle. Il donnera lieu à des actes qui seront publiés, avec une bibliographie fournie et, dans la mesure du possible, des cartes et schémas explicatifs permettant d’en faire un ouvrage de référence. Chaque intervenant parlera pendant 20 à 25 minutes, en essayant de répondre aux problématiques de chaque table ronde telles qu’elles sont exposées ci-dessous.
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