Le prototype du sonar 3D Muse, appelé également FLS60, est le couteau suisse des sonars à haute fréquence. Capable de mesurer la vitesse d’un bateau, il peut explorer le fond sous-marin tout en détectant des obstacles. Développé en coopération par la société française iXBlue et l’ENSTA Bretagne dans le cadre d’un dispositif de subvention Rapid, Muse (multi usage sonar element), il est présenté au salon Euronaval 2014 du 27 au 31 octobre au Bourget.
On pourrait l’appeler le « tout en un »... Muse est un sonar 3D de navigation multi-usages, capable à la fois de mesurer la vitesse d’un bateau, d’explorer le fond sous-marin et son relief et de réaliser de la détection d’obstacles. « Quand le projet a été présenté à la DGA par la société iXBlue en janvier 2012, nous avons tout de suite été séduits par la modularité et la compacité de ce sonar multi-faisceaux. Nous avons donc accordé une subvention d’1,6 million d’euros sur 3 ans dans le cadre du dispositif de subvention Rapid », explique Stéphane Jespers, expert pour le système sonar actif et chef de département de la lutte sous-marine à la DGA Techniques navales.
Un sonar qui représente l’environnement en 3D…
Traditionnellement, les sonars militaires scrutent l’environnement en distance et en gisement, autrement dit, dans un plan horizontal. « Muse ajoute une troisième dimension, il est capable non seulement de savoir à quelle distance se trouve une cible mais aussi quelle est l’élévation de celle-ci par rapport à un plan horizontal ». En d’autres termes, il balaie le volume des eaux en 3D et en temps réel ! Muse a la forme d’un T inversé dans lequel tout est intégré dans un seul espace de moins d’1 mètre de hauteur composé de 2 barres de capteurs perpendiculaires de 80 cm. Doté d’une grande flexibilité, le « T » peut être intégré à l’avant, à l’arrière ou sous un bateau dans des configurations géométriques différentes.
… pour des applications civiles et militaires
Résultat final d’un dispositif de subvention Rapid, Muse peut être utilisé à la fois dans le domaine militaire et civil par tout type de bateau (cargos, pêche, sous-marins, navires militaires…) pour détecter des obstacles tels que des mines, des objets dérivants ou encore des mammifères marins. Pour évoluer sans risque, les bateaux ont toujours besoin de savoir ce qui se présente devant eux soit à la surface soit sous la mer. « Jusqu’à présent, nous pouvions repérer l’obstacle mais nous n’étions pas en mesure de savoir si le navire ou sous-marin pouvait passer sans encombres, c’est désormais possible avec Muse », précise Stéphane Jespers. Ce sonar peut servir également pour exécuter des relevés hydrographiques et compléter des cartes marines. Enfin, il a la capacité de mesurer de manière très précise la vitesse d’un sous-marin par rapport au fond. « La phase de tests est prévue à partir du mois de janvier. Et dès l’été 2015, le système pourrait être évalué sur un navire de la marine nationale ».