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L’identification par poisson autopropulsé

Mise à jour  : 20/04/2017 - Auteur : EV1 BOUEMAR Victor - Direction : DICoD

Petit sous-marin jaune filoguidé, le poisson autopropulsé (PAP) est utilisé pour identifier les échos suspects détectés au sonar. S’il s’agit de mines, l’appareil peut déposer des explosifs pour les neutraliser. Un de nos journalistes, embarqué à bord du chasseur de mines tripartite L’Aigle, a pu piloter un PAP depuis le central opérations du bâtiment. Parés à plonger.

1 – Cours de conduite

Il faut un certain temps pour que mes yeux s’habituent à la pénombre du central opérations (CO). Dans la petite pièce, de nombreux écrans sonars et tactiques voisinent les uns avec les autres. Les opérateurs effectuent les derniers réglages sur les conseils de l’officier quart opérations (OQO) et du commandant. Je me positionne au fond du CO. L’adjudant de CO, adjoint de l’OQO et garant de la bonne marche des équipes, me prodigue ses instructions pour la conduite du PAP. Il m’explique que la propulsion se fait par deux petites hélices à l’arrière de l’engin, commandées par deux manettes déportées. Il faut donc jouer sur la puissance de l’une et de l’autre pour donner le cap ordonné. Comme dans un jeu vidéo, mais en vrai...

2 – PAP n° 42 paré

Plage arrière : le PAP est préparé par les plongeurs démineurs. Je prends contact par radio avec eux pour débuter la phase d’essais. J’enclenche les différents boutons, puis les plongeurs prennent la main sur l’appareil. Les essais sont concluants. L’arrière annonce : « PAP n°42 paré ». La grue met l’engin au ras de l’eau, puis l’OQO ordonne l’immersion. J’aperçois les vaguelettes au travers de la caméra du poisson, puis plus rien. Je reprends les commandes au pupitre principal : à moi de jouer. Je tourne une mollette puis enclenche les moteurs, j’enfonce les deux manettes à fond sur l’avant. Obéissant consciencieusement à l’OQO qui sait où se trouve l’objectif, je pilote complètement à l’aveuglette ! On me commande soudain de : « stopper, laisser couler ! » Je mets les manettes au point mort. Lesté par du plomb, le PAP s’enfonce sous l’eau. Première phase réussie !

3 – Objectif identification

Je découvre sur l’écran sonar de mon voisin l’ombre du PAP sur le fond de l’eau. L’OQO m’autorise à enclencher le projecteur. L’ampoule chauffe doucement et le fond apparaît, comme par magie. Des milliers de petites étoiles de mer noires jonchent le sol recouvert de vase. L’OQO me guide : « Par la droite venir au 240°... Continue comme ça... Encore trois mètres... Ralentis... Sur ta gauche ! » Soudain, un objet imposant envahit mon écran. Je fais reculer le PAP pour l’identifier et manœuvre un peu sur la gauche pour contourner l’objet. Il n’est pas facile de gérer l’inertie... Le profil d’une petite étrave se dessine : il s’agit d’une annexe. Je rends compte. L’OQO confirme et annonce : « Préparez-vous pour un largage guiderope.» Je lâche alors le guiderope, c’est-à-dire le lestage de plomb. Le PAP remonte alors en surface. L’OQO annonce la durée d’intervention : « 20 minutes ! Félicitations ! »

CARACTÉRISTIQUES DU PAP

Longueur : 2,70 mètres

Largeur : 1,14 mètre

Poids : 700 kilos

Rayon d’action : jusqu’à 600 mètres du bâtiment

Immersion : jusqu’à 120 mètres

Missions : identification d’échos ou neutralisation par dépose de charge explosive

 

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Sources : Ministère des Armées