A l’occasion de la première édition du Forum Innovation Défense organisé à la Cité de la mode et du design à Paris (13e), le Délégué général pour l’armement Joël Barre, le directeur de l’agence de l’innovation de défense Emmanuel Chiva et Hisham Abou-Kandil, conseiller scientifique du délégué général pour l’armement, ont remis le « prix de thèse DGA » à trois jeunes chercheuses, en présence de la ministre des armées Florence Parly et de la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées Geneviève Darrieussecq.
Louise JUMPERTZ, pour « Photonique non-linéaire dans les lasers à cascades quantiques moyen infrarouges » (thèse financée par la Direction générale de l’armement).
La thèse de Mme Jumpertz a montré que les lasers à cascade quantique sont plus stables que les autres types de lasers et permettent d’assurer une communication efficace par rayon laser même dans des conditions fortement contraintes (conditions atmosphériques de type brouillard, neige ou pluie, ou lors de nombreuses communications simultanées). Cette démonstration ouvre la voie aux communications optiques en espace libre à très haut débit et sécurisées, qui pourraient trouver des débouchés pour les services de secours civils mais aussi pour les opérations militaires.
Mme Jumpertz est actuellement post-doctorante à l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL).
Nadège KAINA, pour « Méta-matériaux localement résonnants : cristaux photoniques sub-longueur d’onde » (thèse DGA cofinancée par le CNRS).
La thèse de Mme Kaina améliore la connaissance des méta-matériaux (matériaux artificiels aux propriétés électromagnétiques spécifiques) et étudie leur utilisation au profit du renseignement militaire. Ses résultats mettent en évidence de nombreuses applications prometteuses pour la conception de dispositifs acoustiques, de lentilles ou d’antennes particulièrement compactes.
Mme Kaina est actuellement post-doctorante à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, au sein du laboratoire d’ingénierie des ondes. Elle a également été récompensée par le prix Madeleine Lecoq de l’Académie des sciences pour ses travaux.
Cécile PIERROT, pour « Le logarithme discret dans les corps finis » (thèse DGA cofinancée par le CNRS).
La thèse de Mme Pierrot propose une solution à base d’algorithmes rapides permettant de casser le code de messages cryptés avec une capacité de calcul limitée. Ses travaux ont des applications dans la crypto-analyse et ont également mis en évidence le besoin de faire évoluer continument nos outils de cryptage pour les rendre plus performants.
Mme Pierrot est actuellement chargée de recherche (Associate Professor) à l’INRIA (Institut de Recherche en Informatique et en Automatique) à Nancy.
Depuis 2002, la DGA distingue chaque année de jeunes docteurs ayant bénéficié d’une allocation de thèse financée par le ministère des Armées et s’étant distingués par la qualité de leurs travaux. La sélection s’effectue en fonction de l’intérêt des recherches réalisées pour la communauté scientifique, de leur degré d’innovation, de la qualité des résultats obtenus et de l’impact que ces travaux ont eu sur l’insertion professionnelle du docteur.
En 2018, la DGA a prévu de consacrer 9 M€ au financement de thèses ou de stages post-doctoraux pour soutenir l’innovation et la recherche sur des sujets présentant un intérêt pour la défense. Au total, environ 400 thèses, financées ou cofinancées par la DGA, sont actuellement en cours.