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Le rallye de clôture du CEERAT

Mise à jour  : 17/09/2012 - Auteur : CNE S. Bollier - Direction : DICOD

Le centre d’enseignement et d’étude du renseignement de l’armée de Terre (CEERAT) a été créé en 2002, afin de doter l’armée de Terre d’un organisme de formation dédié à cette spécialité. Partie intégrante des Écoles militaires de Saumur (EMS), il est aujourd’hui l’un des piliers du domaine. Au bout des 2 mois d’enseignement qu’il dispense, un rallye est organisé pour mettre en application ce que les élèves ont appris.

« C’est un exercice dont le moteur est la mise en œuvre de techniques de recueil de l’information. Nous les plongeons dans des situations inattendues pour développer leur capacité d’adaptation face aux différents interlocuteurs », souligne d’emblée le commandant Olivier Stritmatter, chef de la division d’application renseignement au CEERAT. La formation d’initiation de 33 lieutenants vient de se terminer. Un rallye clôture ces deux mois d’enseignement. Au nombre de trois, les rallyes ponctuent les étapes majeures des deux mois d’enseignement, de façon pédagogique, par la « méthode de la découverte » pour le premier, puis en faisant restituer l’enseignement reçu.

Fin avril, dans la région de Fontevraud, 42 joueurs se mettent en place. Près de la ferme du Chardon, dix ateliers, de jour comme de nuit, viennent rythmer les 48 heures de ce rallye. Pas moins de dix équipes, principalement constituées de débutants dans la fonction, sont immergées dans leur domaine de spécialité. « C’est leur premier pas dans l’univers du renseignement. Ils découvrent réellement la spécialité d’officier renseignement lors de leur passage au CEERAT », poursuit le commandant.

Sous un ciel menaçant, dix personnes, dont un blessé, deux femmes et un bébé, sont retranchées dans une des habitations en tuffeau de l’ancien village troglodyte de Souzay-Champigny. Une équipe arrive sur cet atelier, et doit mettre en pratique les enseignements reçus. Les objectifs sont précis. Les questions s’enchaînent : comment vont-ils ? Ont-ils besoin de quelque chose ? Comment sont-ils arrivés dans ce village ? Ont-ils rencontré des personnes pendant leur périple ? Les réfugiés répondent aux différentes questions. 45 minutes s’écoulent, et l’exercice de style se termine. Les dix joueurs se regroupent, un des cadres se rapproche et les questionne. Tout est passé en revue : langage, attitudes, aisance, informations données et recueillies, mais également appréhension et gestion de la situation. Les cadrans sont au vert, l’équipe s’est illustrée brillamment.

Une compétence reconnue

Maison-mère du renseignement, le CEERAT a pour mission de former au renseignement Terre les officiers et sous-officiers, spécialistes ou non ; de piloter le domaine de spécialités renseignement et de préparer le futur de la fonction. Le centre regroupe la Direction de la formation renseignement (DFR) et la Direction des études et de la prospective (DEP).

La DFR assure les troncs communs d’initiation (pour les lieutenants au travers d’un stage de deux mois pendant leur année d’application) et d’intégration au domaine (pour les capitaines, futurs commandants d’unité) ; des formations aux métiers du renseignement mais également aux techniques de renseignement d’état-major (de niveau 1 à 4). Ces dernières concernent les militaires armant les S2 des groupements tactiques interarmes (GTIA), les G2 de brigades interarmes (BIA), des états-majors de force (EMF) ou du Corps de réaction rapide-France (CRR-FR). Au total, ce sont environ 650 officiers et sous-officiers qui sont formés chaque année au cours des stages qualifiants. Les formateurs expérimentés garantissent aux stagiaires l’acquisition d’une compétence reconnue, leur permettant de tenir d’emblée des postes de capteurs ou de spécialistes renseignement d’état-major en opération. Le CEERAT apporte ainsi les bases de la formation au renseignement, dont les opérations actuelles montrent tous les jours l’importance.

La DEP est une structure de réflexion et de production, qui assure la conduite des études et propose des évolutions dans les cinq champs de compétence (doctrine, organisation, programme d’armement, ressources humaines et retour d’expérience).

Une confiance mutuelle

« Où est enterré Richard ? » Une des équipes vient d’interpeller, par cette question, deux hommes dans une rue du village. « Dans l’abbaye », répond immédiatement l’un deux. C’est le signal pour accéder à un des deux ateliers, programmé de nuit. Un chemin, une descente, une entrée voutée, les lieutenants s’enfoncent dans un univers humide et froid, renforçant encore un peu plus l’effet de surprise souhaité. Dans une cave, un des contacts les attend. Il est près de 22 h ; à la lueur d’une lumière artificielle, l’entretien commence. Les informations fusent. Le but : le recueil de l’information. Le joueur fournit intentionnellement un flot d’informations très dense. Les lieutenants écoutent attentivement, les hiérarchisent et trient. « Il faut qu’un climat de confiance s’installe, c’est primordial dans la tenue des entretiens », précise un major du CEERAT, jouant le contact. La rencontre dure une demi-heure. « Il y a toujours des informations à extraire de l’entretien. Mais il faut parfois lire entre les lignes. C’est surtout et avant tout une affaire d’intelligence de situation », ajoute-t-il. Pas le temps de souffler, une autre équipe est sur le point d’arriver. Cette nuit, tous les groupes passeront sur les ateliers pour recueillir les dernières informations puis fournir, dès l’aube, les documents demandés, concluant ainsi ce troisième rallye.

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Sources : TIM
Droits : Armée de Terre 2012