La garnison militaire d’Orléans participe aux Fêtes de Jeanne d’Arc

Figurant comme la plus ancienne fête commémorative de France, les Fêtes de Jeanne d’Arc (reconnues au patrimoine culturel immatériel de France) retracent avec ferveur et attachement l’épopée victorieuse de Jeanne d’Arc à Orléans. Elles transcendent les générations et demeurent un temps fort d’Orléans au travers du lien étroit qui existe entre les traditions civiles, militaires et religieuses. 

En effet, pendant deux semaines, toute la ville se réunit autour de commémorations et de festivités afin de fêter son héroïne et ses alliés. Organisées autour d’un programme diversifié, avec notamment la remise de l'épée, la chevauchée de Jeanne d'Arc, le marché médiéval, la remise de l'étendard et les commémorations du 8 mai… les festivités se clôturent habituellement le 8 mai par un défilé regroupant les différentes composantes militaires de la garnison d'Orléans. De par l’ampleur des effectifs déployés, le défilé est l’un des plus importants de France, après celui du 14 Juillet à Paris.  

À l’occasion de cette édition, nous souhaitons mettre à l’honneur les « Jeannettes », ces femmes militaires issues de toutes les armées (armée de l’Air et de l’Espace (AAE), armée de Terre, Marine nationale, Service de santé des armées, Gendarmerie nationale) qui composent la garde à l’étendard de Jeanne d’Arc.

La cérémonie de remise de l’étendard, de quoi s’agit-il ?

Cette cérémonie revêt une portée symbolique forte puisqu’au cours de cette soirée, le pouvoir civil, détenteur de l’étendard tout au long de l’année, le remet au pouvoir religieux pour le temps des commémorations du 8 mai, par l’intermédiaire de la garde d’honneur à l’étendard assurée par le pouvoir militaire.

Il y a douze ans, le comité d'éthique des Fêtes de Jeanne d'Arc désirant renforcer la visibilité des armées lors de la cérémonie de remise de l'étendard proposait de composer une garde d'honneur à l'étendard composée de femmes militaires. C’est ainsi que les « Jeannettes » ont vu le jour.

Les « Jeannettes », qui sont-elles ?

Communément nommées « Jeannettes » (en hommage à Jeanne d’Arc), ces femmes militaires, au nombre de 13 cette année, composent la garde à l’étendard. Provenant des différentes armées : air, terre, marine, gendarmerie… elles sont issues de toutes les formations de la garnison militaire d’Orléans. Outre l’occasion de favoriser les rencontres interarmées dans une garnison riche en composantes militaires, c’est avant tout l’occasion de mettre en avant ces femmes engagées pour la France, au même titre que Jeanne d’Arc en son temps.

Les « Jeannettes » de la BA 123 s’expriment :

Sergent Émilie du groupement de soutien de base de Défense (GSBdD) sur la base aérienne (BA) 123 nous raconte: "Les fêtes johanniques me parlent particulièrement. Jeanne est un personnage qui a bercé mon enfance de part l'histoire de ma région, la Lorraine. Cette femme était incroyable et iconoclaste. Elle a été condamnée pour parjure, car elle s'habillait en homme...Ça peut paraître un peu romantique, mais lorsque je me suis engagée, c'est cette image que j'avais en tête, celle de Jeanne, la jeune femme qui s'habille en homme, qui n'a pas peur de se battre pour les valeurs en lesquelles elle croît."

Lieutenant Ambre du bureau ressources humaines (BRH) sur la BA123 nous explique : "Être garde à l'étendard de Jeanne d'Arc cette année c'est pour moi, avant tout, un geste symbolique. La figure historique féminine de Jeanne d'Arc me fait vibrer, je vois en elle la combativité, la résilience et la foi. Autant de valeurs qui résonnent aujourd'hui et d'avantage dans le contexte sanitaire actuel où il est parfois difficile de donner du sens à nos actions et à nos engagements."

Aviateur Léa de l’escadron de soutien ravitaillement aéronautique (ESRTA) de la BA123 nous décrit: "Je n'avais jamais entendu parler des fêtes johanniques avant d'arriver sur Orléans. Aujourd'hui encore je découvre. Je mesure la chance que j'ai de faire partie de la garde à l'étendard cette année. Je suis première classe et je me tiens à côté d'un panel de femmes militaires avec chacune son histoire, son corps d'armée, son grade et ses expériences opérationnelles. C'est émouvant et galvanisant à la fois. Je crois que ce qui me touche le plus c'est d'entendre nos talons à l'unissons lorsque l'on marche toutes ensemble."

Devenir Jeanne d’Arc le temps des festivités :

Chaque année, un comité composé de membres de l'association Orléans Jeanne d’Arc, ainsi que d'autorités civiles, religieuses et militaires locales, désigne une jeune fille pour figurer Jeanne d'Arc lors des fêtes de l'année. Cette jeune fille sera aux yeux des Orléanais et de leurs hôtes, la représentation de Jeanne d'Arc et de ses valeurs.

Pour candidater quelques critères sont à respecter : vivre à Orléans ou dans des communes limitrophes depuis au moins 10 ans, être lycéenne, être catholique, donner de son temps pour les autres (les candidates sont personnellement engagées dans une ou plusieurs associations au service d’autrui dans le domaine de la jeunesse, de la culture, du sport, de la religion catholique, du troisième âge, etc.).

Pour tout savoir sur l’étendard de Jeanne d’Arc :

Réalisé à l’origine en boucassin (grosse toile blanche) cet étendard mesure 3,56 m de longueur, 80 cm de largeur, et est tripartite. La partie la plus proche de la hampe (qui mesure 4 m) est dédiée à l’iconographie, propre à chaque détenteur d’étendard. Sur celle-ci sont représentés le Christ en gloire entouré de saint Gabriel et saint Michel. Le bleu et le rouge représentent les couleurs royales françaises. Sur la partie centrale, également adaptée pour chaque possesseur d’étendard, est inscrit le cri, ici "Jhesus Maria". Enfin, les queues reprennent les insignes du parti, du groupe ou de l’armée auquel le détenteur d’étendard appartient. Celui de Jeanne d’Arc reprend la fleur de lys, symbole de l’Armée royale, toujours couchée lorsqu’elle est représentée sur un étendard.