Accueil | Actualités | Economie et technologie | Le ministère des Armées commande les premiers systèmes de drones destinés à la lutte contre les mines navales Actualités ... Economie et technologie | Le ministère des Armées commande les premiers systèmes de drones destinés à la lutte contre les mines navales

Le ministère des Armées commande les premiers systèmes de drones destinés à la lutte contre les mines navales

Mise à jour  : 03/12/2020 - Direction : DICOD
  • Le 16 novembre 2020, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr) a notifié à Thales, pour le compte de la Direction générale de l’armement (DGA), un contrat portant sur l’acquisition de 3 premiers systèmes de drones anti-mines navales, incluant la mise à hauteur du prototype lancé en 2015, dans le cadre de la coopération avec le Royaume-Unis autour du projet « MMCM – maritime mine counter measures ». Un 4e système sera commandé en 2021.
  • Destiné à renouveler les capacités de la Marine nationale de lutte contre les mines navales, MMCM, premier volet du programme SLAM-F (système de lutte anti mines futur), permettra aux marins d’opérer à distance de la zone de danger. Son principe repose sur un nouveau concept à base de drones sous-marins et de surface.
  • Le modèle défini par la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit à l’horizon 2030 huit systèmes de drones anti-mines, dont quatre livrés d’ici à 2024.

Placé sous la maîtrise d’ouvrage de la DGA, le premier volet du programme SLAM-F a été lancé en réalisation le 27 septembre 2020 par Florence Parly, ministre des Armées, en comité ministériel d’investissement, faisant suite à plusieurs années d’études et de démonstrations qui ont permis de vérifier la validité du concept.

Le programme SLAM-F vise à assurer le renouvellement de la capacité de lutte contre les mines navales et de la capacité d’intervention subaquatique dans le cadre de l’action de l’Etat en mer. Il est constitué de quatre volets :

  • des systèmes de drones pouvant être mis en œuvre depuis la terre ou depuis un bâtiment dédié. Ils sont le cœur du SLAM-F et font l’objet d’une coopération franco-britannique appelée « Maritime mines counter measures » (MMCM), dans le cadre de l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr) ;
  • des bâtiments de guerre des mines (BGDM) dédiés à la conduite et à la mise en œuvre de drones ;
  • des bâtiments bases de plongeurs démineurs nouvelle génération (BBPD NG) ;
  • un système d’exploitation des données de guerre des mines (SEDGM).

MMCM est une coopération franco-britannique engagée en 2010 dans le cadre de l’accord de Lancaster House. Le contrat de conception, de développement et de réalisation des prototypes (un par pays) a été signé en mars 2015 entre Thales et l’OCCAr pour le compte des deux pays. L’architecture de principe des systèmes anti-mines de série qui équiperont la Marine nationale sera composée de deux drones de surface (USV), l’un équipé d’un sonar remorqué et l’autre d’un robot télé-opéré (ROV), et deux drones sous-marins (AUV), chargés de détecter, classifier et localiser les mines. Le robot télé-opéré (ROV) permet d’identifier et de neutraliser les mines. Sous-traitant de Thales, la société Études et constructions aéronautiques (ECA) réalise les drones sous-marins qui sont équipés de sonars Thales.

Les quatre premiers systèmes seront dans un premier temps mis en œuvre à partir de la terre, pour le soutien de la dissuasion, puis à partir des bâtiments de guerre des mines qui font l’objet des étapes ultérieures du programme SLAM-F. L’enjeu est de permettre aux marins d’opérer à distance de la zone de danger.

Les drones sont un atout majeur pour les opérations de guerre contre les mines navales. Grâce à leur technologie de pointe et leur grande précision de navigation, ils permettent de détecter, classifier et localiser discrètement des mines, tout en gardant l’homme à distance de la menace. De plus, l’évolution technologique des sonars qui équipent ces drones permet de contrer une menace toujours plus sophistiquée (mine indétectable acoustiquement) ou difficilement repérable par des moyens conventionnels (mine enfouie ou immergée au milieu d’une flore dense).

Cet investissement de 300 millions d'euros permettra de pérenniser pour la durée du contrat 200 emplois en France dont 100 chez Thales et 100 chez les sous-traitants.


Sources : Ministère des Armées