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« Athéna » : les forces spéciales air sur le pied de guerre

Mise à jour  : 10/05/2021 - Auteur : armee de l Air et de l Espace - Direction : DICOD

La mission est lancée et le Tactical Operational Center (TOC) de l’exercice « Athéna », mené du 19 au 30 avril depuis la base aérienne 120 de Cazaux, affiche complet. La salle du centre de conduite des missions grouille de spécialistes des opérations spéciales. Retour sur une mission RESEDA (saisie et remise en œuvre de zones aéroportuaires) conduite et commandée par les forces spéciales air.  

                    

Le lieutenant-colonel Pascal est à la barre, il est le COM TF, le commandant de la Task Force. Son bras droit pour la mission, le commandant Morty, est le chef d’orchestre des échanges entre le commandement et le terrain. Son étiquette pour le scénario d’entraînement, « Joint 3 » (ou « J3 »), indique qu’il est le référent de la conduite des opérations. Sous sa coupe : ses adjoints, chacun répondant d’une composante prenant part à l’action. Depuis cette salle remplie d’écrans, ils vont suivre toute la nuit la mission qu’ils préparent depuis la veille.

La cartographie de la zone d’objectif – un aéroport – est affichée et certains points significatifs sont épinglés. Ces visuels, ce sont les experts qui répondent de l’adjoint ALI (Air Land Integration) qui les mettent à jour en temps réel, grâce au renseignement collecté par les moyens déjà sur place. Pour cette mission, deux avions légers de surveillance et de renseignement (ALSR), un drone Reaper et un C160 Transall de l’escadron de transport 3/61 « Poitou » – mettant en œuvre son C3ISTAR (système optronique de Command, Control, Communication, Intelligence, Surveillance, Target Acquisition and Reconnaissance) – survolent la zone pour récolter de précieuses informations, notamment sur les positions ennemies à plus de 700 km de la base de départ.

               

               

« Dans combien de temps est-ce que le Transall se pose ? », lance le commandant Morty à son adjoint Fixed Wings (FW – voilures fixes), en lien avec les différents avions de transport et de chasse déployés. Pour cette mission, un C160 et un Twin Otter du « Poitou », un C-130 Hercules du « Franche-Comté » et quatre Rafale de la 30e escadre de chasse sont mobilisés. Les chasseurs assurent l’appui de l’opération grâce à leur force de frappe air-air et air-sol. Le « Poitou » devra d’abord infiltrer les groupes commandos, puis, une fois la situation au sol maîtrisée, le « Franche comté » pourra débarquer un radar Giraffe de l’escadron de détection et de contrôle mobile (EDCM).

             

                 

De leur côté, les Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 « Pyrénées » sont aussi en approche pour réduire la menace ennemie et appuyer les commandos débarqués. « Machines sur zone dans trois minutes », annonce le capitaine Christophe, adjoint Rotary Wings (RW – voilures tournantes) de la mission. Pendant ce temps, le « Joint 2 », référent renseignement au cours de l’opération, étudie des données remontant des moyens « rens ». Tout en continuant à recouper ses informations avec l’adjoint ALI, il annonce à voix haute une position ennemie repérée.

                 

                   

Une fois infiltrés par le « Poitou », la progression au sol des commandos parachutistes de l’air (CPA) n°10 et 30, ainsi que d’un stick actions spéciales (SAS) du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), s’affiche sur les écrans. Dans la salle, chacun sait ce qu’il doit faire, les informations fusent et, pourtant, le calme règne. Les échanges radio avec les commandos résonnent. Un premier compte-rendu remonte, les opérateurs du CPA 30 ont sécurisé et marqué le terrain sommaire – testé par le 25e régiment du génie de l’air en avance de phase pour l’exercice – sur lequel le « Franche Comté » devra ensuite se poser. Pendant ce temps, les groupes du CPA 10 et du 1er RPIMa progressent vers les objectifs ennemis. Avec eux, les pompiers de l’air de la section d’intervention risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (SI-NRBC) sont prêts à intervenir : les moyens de renseignement ont détecté une menace NRBC sur la zone d’action. Leur rôle est de neutraliser cette menace et de protéger les opérateurs sur zone, assurant la réussite de leur mission.

« Show of force dans une minute », avertit l’adjoint Fixed Wings, les yeux rivés sur les données qui défilent sur son écran d’ordinateur provenant du C160 C3ISTAR. Au sol, le CPA 10 et le 1er RPIMa ont déjà sécurisé une grande partie de la zone d’objectif en neutralisant plusieurs ennemis. Après plusieurs phases de ravitaillement en vol, suivies par des passes de destruction, autorisées par le commandement et menées par les Rafale et les Caracal, la zone aéroportuaire est de nouveau entre les mains de la force. Les forces spéciales vont alors pouvoir donner les rênes de l’opération aux forces conventionnelles débarquées par le « Franche Comté », qui vont continuer à assurer la protection de la zone. La complémentarité des unités des forces spéciales air et des modules d’appui aux opérations spéciales (MAOS) permettent une action fulgurante, sur tous les fronts, en des temps records.

Pendant les deux semaines de scénarios d’entraînement de haute intensité de l’exercice « Athéna », les unités des forces spéciales air se sont préparées au combat de demain. Innover, trouver de nouveaux modes d’action pour surprendre l’adversaire, le point fort des forces spéciales de l’armée de l’Air et de l’Espace réside finalement dans sa capacité d’adaptation, son aptitude à « faire autrement ».

                   


Sources : armee de l Air et de l Espace
Droits : armee de l Air et de l Espace