Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, commémorera, dimanche à Vassieux-en-Vercors, l’action héroïque des résistants qui ont lutté contre l’occupant allemand il y a 75 ans. A cette occasion, elle rencontrera cinq anciens maquisards. Retour en image sur leur parcours.
Daniel Huillier a grandi dans une famille de résistants. Il s'engage, à 15 ans, au côté de son père Victor qui a participé à la création du premier maquis de France. Il rencontre ainsi tous les héros du Vercors.
Dès la fin 1942, la famille de Daniel Huillier met à disposition de la Résistance l'exploitation forestière de la ferme d'Ambel. De nombreux jeunes fuyant le STO (service du travail obligatoire) y trouveront refuge. Parallèlement, l'entreprise familiale d'autocars met ses véhicules et son personnel à la disposition de la Résistance.
Daniel Huillier perdra, au cours de la Seconde Guerre mondiale, son oncle Paul, achevé par les SS sous ses yeux, ainsi que des cousins. Il est Officier de la Légion d'honneur et président de l'association des Pionniers du Vercors.
Pierre Lambert, né le 10 mars 1925 à Valence (Drôme), devient agent de liaison après être entré en contact avec le capitaine Baume, le chef du service de renseignements de la Résistance de la Drôme. Le 10 mai 1944, il prend le maquis au Pas de Saint Vincent, près du col de Tourniol. Convoyage de maquisards, réception de parachutages et de carburant, surveillance, renseignements, Pierre Lambert multiplie les missions.
Il contribue notamment à l'évacuation d'un blessé de la Grotte de la Luire, dans le massif du Vercors, le 26 juillet 1944. Il participe à la libération de Valence, aux côtés du 2e bataillon d'infanterie de la Drôme.
Engagé dans le 5e régiment de Dragons, il combat dans les Alpes, dans la Maurienne et en Ubaye. Après la guerre, en 1946, Pierre Lambert décide d'entrer au séminaire. Ordonné en 1951, il totalise 67 ans de sacerdoce en Drôme, dont 30 en tant que curé de la Chapelle en Vercors (de 1986 à 2016). Depuis des décennies, il travaille avec les Pionniers du Vercors.
Pierre Lambert a reçu plusieurs citations pour faits de guerre et a été décoré de la médaille commémorative de la guerre 1939-1945 (barrette Libération) et de la médaille de la Reconnaissance de la Nation.
Marc Serratrice, né le 2 juin 1922 à Caluire-et-Cuire (Rhône), rejoint le maquis du Vercors en 1943. Il y assure de nombreuses missions de Résistance : récupération de cartes d'alimentation à Grenoble, « coups de mains » à Sassenage (Isère), surveillance de la périphérie du Vercors, transport d'armes arrivées par parachutages, ravitaillement à Autrans, opérations de minage...
Le 13 juin 1944, Marc Serratrice participe à la bataille de Saint-Nizier et enchaîne sur la campagne du Vercors (21 juillet-22 août 1944). Il contribue à la libération de Lyon et du département de l'Isère. Passeur de mémoire, il est intervenu à de nombreuses reprises dans les écoles pour raconter son expérience dans la Résistance.
Il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 (étoile de bronze) et fait Chevalier de la Légion d'honneur en 2014.
Alphonse Taravello, né le 8 mai 1925 à Romans sur Isère (Drôme), organise, à partir de 1943 avec son père résistant, l'hébergement des réfractaires au STO (service du travail obligatoire). Il réceptionne également des parachutages de containers et conduit les camions qui permettent de les acheminer. Le 6 juin 1944, il rejoint la compagnie Daniel qui monte dans le Vercors. Au mois d'août de la même année, il participe à la Libération de Romans-sur-Isère.
Alphonse Taravello est décoré de la Médaille du combattant volontaire de la résistance, de la Croix du combattant, de la Médaille d'or de la jeunesse et des sports. Il a reçu le Diplôme d'honneur aux combattants 39-45 et a été fait Chevalier de la Légion d'honneur en 1985.
Paul Wolfrom, colonel honoraire, né le 26 mai 1923 à Paris (Île-de-France), a servi à l'âge de 21 ans dans le maquis du Vercors, du 30 juin au 2 septembre 1944. Il s'engage dans le 11e régiment de Cuirassiers à Lyon.
De février à avril 1945, il participe aux opérations d'Alsace et d'Allemagne, puis intègre l'école spéciale militaire de Coëtquidan. Il sert dans l'armée blindée, séjourne plus de deux ans en Indochine avant de gagner l'Algérie, où il se distingue en tant que commandant d'unité blindée. En 1963, il est promu chef d'escadron.
Paul Wolfrom est décoré de la Médaille coloniale (agrafe Extrême Orient), de la Croix du combattant volontaire 39-45, de la Médaille du service militaire volontaire (échelon bronze). Il est Officier de l'Ordre national du Mérite en 1980 et Officier de la Légion d'honneur en 2006.
Sources : Ministère des Armées