Pourquoi le 11 novembre est-il férié ? Les commémorations dans chaque ville française font de ce jour où a été signé l’Armistice du 11 novembre 1918, clôturant la Grande Guerre, une journée d’hommage et de recueillement. Un moment dédié aux morts de ce conflit, mais aussi des disparus dans d’autres circonstances.
L’attentat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, entraîne la déclaration de guerre de l’Autriche à la Serbie accusée de l’assassinat. Par le jeu des alliances, l’Europe entre en guerre pendant quatre ans.
Début novembre 1918, le chancelier allemand Max de Bade envoie au maréchal Foch une délégation pour demander la fin des hostilités et négocier les conditions de l’armistice. Le 11 novembre à 5h45 celle-ci est signée et les hostilités suspendues quelques heures après. L’armistice est une suspension provisoire des combats, la sortie de guerre ne sera actée véritablement que le 28 juin 1919 avec la signature des traités de Versailles.
À la signature de l’armistice, une longue période de deuil et de reconstruction commence pour la France. 1,4 million de soldats sont morts ou disparus, 3,6 millions sont blessés, plus de 500 000 ont été faits prisonniers. Les corps des soldats autrefois enterrés dans les fosses communes reposent désormais dans monuments aux morts qui commencent à s’ériger à la demande des familles. On dénombre la construction de 36 000 édifices entre 1920 et 1925. Ils deviennent les lieux de commémoration de la Grande Guerre et permettent ce devoir de mémoire.
La loi du 24 octobre 1922 fait du 11 novembre la "journée nationale pour la commémoration de la Victoire et de la paix", avant la création, en 1923 et à l’initiative du ministre de la guerre André Maginot, la Flamme du souvenir qui brûle en permanence pour honorer ceux qui sont tombés au front.
La loi du 28 février 2012 étend l’hommage à tous les « morts pour la France » des conflits passés et présents. Elles permettent de reconnaître leur courage et de témoigner de la reconnaissance du pays.
L’idée d’honorer un soldat inconnu est lancée en 1916 lors de la bataille de Verdun par F.Simon, président du Souvenir Français de Rennes. Il propose d’honorer au Panthéon un soldat « mort pour la patrie ». Le 8 novembre 1920 est votée la remise des honneurs du Panthéon à une dépouille non identifiée qui sera inhumé sous l’Arc de Triomphe en janvier 1921. Ce soldat inconnu devient le symbole de ces Poilus morts pour la France dont les familles n’ont pas identifié ou retrouvé le corps.
En 1928, le Bleuet de France se démocratise. Cet insigne tire son nom des fleurs poussant dans les tranchées mais aussi de la couleur des uniformes des Poilus. C’est le symbole de la mémoire et de la solidarité en France. La vente de ces insignes sert à aider les victimes de guerre, veuves et orphelins.
« La Nation veut témoigner de sa reconnaissance et venir en aide à ces hommes qui ont sacrifié leur jeunesse à défendre la France. » (Gaston Doumergue)
Il incombe aux Français de garder la prégnance du souvenir de ces Poilus mais aussi des autres victimes. Tous les ans, le 11 novembre, se tient, à l’Arc de Triomphe, une cérémonie d’hommage au soldat inconnu, représentant de tous les combattants morts identifiés ou non. En 2021, cette cérémonie revêt un caractère spécial : le président de la République, Emmanuel Macron, préside l’inhumation d’Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, décédé le 12 octobre.
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