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Plan Famille : les marsouins du RICM et leurs familles témoignent

Mise à jour  : 22/10/2018 - Auteur : ASP M. GENUA - Direction : DICDO

Florence Parly, ministre des Armées, s’est rendue le jeudi 18 octobre au régiment d'infanterie chars de marine (RICM) à Poitiers pour faire le point sur le Plan Famille. Lors de cette visite, la ministre est allée au contact des personnels militaires et civils du régiment ainsi que de leurs familles. L’occasion d’échanger et de mettre en lumière le vécu difficile de certains enfants touchés par les absences répétées de parents déployés sur le territoire national ou en opération extérieure. Témoignages de deux conjointes de militaires du RICM et d'un marsoin.

Léa – Conjointe du caporal-chef Alone – Mère d’une petite fille de 3 ans et enceinte de 7 mois

Cela fait maintenant 11 ans qu’Alone est marsouin au RICM. Depuis 5 ans que je partage sa vie, il est parti trois fois en opération extérieure (OPEX) et a fait plusieurs fois Sentinelle. Seule, j'arrivais à gérer son absence mais depuis que nous avons notre fille, et avec la venue prochaine de notre deuxième enfant, c’est plus complexe. Alone est parti seulement 4 mois après la naissance de notre fille... Pour les retrouvailles, ça a été compliqué. Pourtant, on avait gardé contact en faisant des appels vidéo pendant sa mission. Elle avait 1 an et elle ne l’a pas reconnu. Pour les fêtes de fin d’année, Alone n'est avec nous que soit à Noël soit pour le nouvel an. Plus elle grandit plus elle ressent le  manque. C’est moi qui suis là au quotidien et j’essuie donc ses petites colères. Elle est petite et a donc  encore du mal à comprendre pourquoi papa ne rentre pas à la maison.

Pour Sentinelle, il part part deux mois dans une ville de France. On aimerait pouvoir avoir un week-end en commun, une coupure au milieu de la mission. Ça permettrait de remotiver les troupes et de donner un peu d’énergie à la famille.

Que la ministre des Armées se soit déplacée pour venir à notre rencontre, nous les femmes de militaires, ça nous touche beaucoup. Elle nous a écouté et nous avons pu lui partager notre quotidien et lui expliquer nos problématiques. Elle l’a dit, le Plan Famille est évolutif et nous espérons que nos échanges porteront leurs fruits et permettront d’améliorer nos conditions de vie.

Magalie – Conjointe de l’adjudant-chef Mickael – Mère de 4 enfants

J’ai toujours été une femme active. Je suis la preuve qu’être conjointe d’un militaire, mère et exercer une profession, c’est possible ! Mon époux, avec qui je partage le quotidien depuis 21 ans, est adjudant d’unité au sein du 2e escadron de combat du RICM. C’est un peu le papa de l’escadron. La vie de femme de militaire se passe bien à partir du moment où nous sommes au courant de ce qui nous attend. Nous vivons les mutations et les absences, certaines mieux que d’autres d’ailleurs. J’ai vécu un certain nombre de départs en missions ; je les accepte mais peut-être moins bien avec le temps.  Pour moi c'est un métier d’être conjoint ou conjointe de militaire. Ce métier a évolué ces 10 dernières années. Nous ne sommes plus seulement la « base arrière », le soutien de famille. Nous sommes aussi le soutien du militaire lui-même. En moyenne, les soldats du régiment sont absents 180 jours par an ; c’est un engagement important. Cette absence répétée peut avoir un impact sur la famille. Les militaires sont touchés par un haut taux de divorce. Personnellement, j’estime être une épouse conciliante qui accepte beaucoup de contraintes liées au métier de mon mari car j’ai été baignée dans cet environnement depuis petite. Mon père était parachutiste dans l’armée de Terre. Mes enfants ont compris que leur papa partait non pas parce qu’il ne les aimait pas mais parce qu’il avait d’autres engagements. L’âge de 10 ans est un âge un peu critique où l’enfant demande pourquoi il n’est pas là et si c’est à cause d’eux. Je me suis toujours évertuée à leur expliquer dans quel environnement leur père évoluait et les obligations qu'il avait.

La chance que nous avons au RICM, c’est qu’un encadrement via une « cellule famille » est déjà en place. Elle nous épaule pour réaliser les démarches administratives afin que la famille puisse bénéficier de différentes aides lorsqu’un parent est déployé. Nous avons également une association, « RICM Marsouin », qui joue le relais avec les familles ne passant pas par la cellule famille du régiment.

Les mesures du Plan Famille vont certainement faciliter beaucoup de choses. Je pense notamment à la plateforme e-social qui va encore faciliter les démarches administratives. C’est un plan évolutif et c’est à nous de faire remonter nos problèmes. Ce qui est valable pour Poitiers ne le sera pas pour Paris ni pour Lyon ou Carcassonne. Les militaires travaillent dans des régiments, des bases aériennes ou navales et n’ont pas les mêmes contraintes. Il faudra adapter ce plan suivant les retours d’expérience pour qu’il puisse concerner l’ensemble du ministère des Armées.

Caporal-chef Gwenaël – 17 ans de service au RICM – Divorcé et père de 2 enfants

En 17 ans de service, dont 12 en unité de combat, j’ai été déployé en opération extérieure 8 fois et j’ai fait un séjour en Nouvelle-Calédonie de deux ans avec ma première compagne. Je pense que mon rythme de vie à l’époque a joué dans ce divorce. La période où je me suis séparé concorde avec celle ou mes absences ont été répétitives. Elle n’a pas dû supporter… Depuis, j’ai eu deux enfants qui ont 4 et 2 ans avec ma nouvelle conjointe. Parce que j’étais en mission, j’ai raté le premier noël de l’aîné. J’ai alors choisi de prendre un poste plus sédentaire, celui de secrétaire en chef du commandement du RICM, pour pouvoir être plus près de ma famille. C’est compliqué pour ma compagne de comprendre mon métier et les sacrifices qui en découlent. L’année dernière, je suis partis 4 mois en OPEX, mon fils qui avait alors 3 ans  l’a assez mal vécu. Quand je suis rentré, il m’en a beaucoup voulu. Je crois qu’il finit par comprendre que je devais partir, mais que surtout, j’allais revenir. Tout au long de mon séjour, nous nous sommes appelé en vidéo conférence pour maintenir le contact. C’est très important, quand on est sur un théâtre d’opération, de pouvoir communiquer avec sa famille.

Ce que je vois actuellement et qui a été mis en place par le Plan Famille, c’est l’accès à internet. L’accès à internet illimité et gratuit sur les théâtre d’opération, c’est quand même la base. Avant on avait un certain quota en terme de temps de connexion, une fois le quota épuisé, il fallait mettre la main à la poche. Maintenant, on peut contacter nos proches autant que notre disponibilité nous le permet. C’est un grand pas en avant pour la condition de vie des militaires déployés.

A lire aussi : Première année de mise en oeuvre du Plan Famille

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Sources : Ministère des Armées