Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, a rendu hommage aux victimes du régime de Vichy, le dimanche 21 juillet, à Paris. Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 juifs avaient été arrêtés à Paris et en banlieue.
Plusieurs centaines de personnes ont assisté, dimanche 21 juillet, à Paris, à la cérémonie nationale « à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français ». Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants a présidé cette commémoration, en présence de nombreuses autorités.
Les 16 et 17 juillet 1942, près de 13 152 personnes, dont 4 115 enfants, furent arrêtées par la police française de Vichy dans Paris et sa banlieue, puis parquées au Vélodrome d'Hiver dans des conditions inhumaines.
Cette gigantesque rafle, plus connue sous le nom de rafle du Vél d’Hiv, fut la plus importante réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Internés dans les camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande, la grande majorité d’entre eux fut déportée vers les camps d’extermination nazis durant l’été 1942. Les premières rafles ont eu lieu le 14 mai 1941, les dernières au printemps 1944. En tout, 75 000 juifs de France ont été déportés vers les camps nazis, dont très peu en sont revenus.
Chaque année, une cérémonie commémorative se tient dans le square des Martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver, à Paris (XVe) devant le monument érigé à proximité de l'ancien emplacement du Vélodrome, en souvenir de ces évènements.
Le ministre délégué chargé des Anciens combattants, Kader Arif, a rappelé dans son discours la responsabilité de « la France asservie » dans le crime commis à l'encontre des juifs lors de la grande rafle du Vél d'Hiv. Il a repris les propos que le président de la République, François Hollande, avait prononcé lors de son discours le 22 juillet 2012 : « il ne peut y avoir, et il n’y aura pas, dans la République française, de mémoire perdue. »
« Dire la vérité ce n’est pas seulement revenir sur le passé. Dire la vérité c’est aussi se saisir du présent et se montrer intraitable avec ceux qui nourrissent le racisme et l’antisémitisme », a-t-il ensuite proclamé.
Le ministre délégué a rendu un hommage particulier aux « Justes parmi les nations », ces hommes et femmes qui ont porté secours à des juifs et qui ont permis de sauver de nombreuses vies, souvent au prix de leur propre existence. « Les Justes de France ont résisté avec pour seules armes leur conscience, leur cœur et leur humanité. Nous ne rendrons jamais assez hommage à leur courage et à leurs actions », a-t-il déclaré.
Kader Arif a également salué « l'engagement, le courage et l’honneur des juifs dans la Résistance », en citant l'exemple de grands résistants tels que Denise Verney, Raymond Aubrac, Daniel Mayer, Leo Hamon, Jean-Pierre Levy, Joseph Epstein, et Georges Loinger.
A la fin de son discours, le ministre a convié l'assistance à « se souvenir pour ne pas oublier. Se souvenir pour éveiller les consciences citoyennes. Se souvenir pour qu’une telle barbarie ne se reproduise jamais. Se souvenir pour construire ensemble un avenir meilleur. Se souvenir pour se retrouver autour d’une mémoire partagée, dans un monde apaisé. »
Sources : Ministère des Armées