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Une « triple ambition » pour le 5e RD

Mise à jour  : 09/02/2017

Le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Jean-Pierre Bosser, s’est rendu le 7 février au 5e régiment de dragons (5e RD), unité interarmes densifiée l’an dernier avec le modèle « Au contact ». Désigné pour expérimenter le programme SCORPION en 2018, le 5e RD alterne aujourd’hui entre préparation opérationnelle et perfectionnement organisationnel.  Point d’orgue pour le régiment : une projection à l’été sur SENTINELLE.

Le général Bosser s’est rendu le 7 février à Mailly-Le-Camp pour une visite de commandement. Objectif : faire le point sur la montée en puissance du 5e RD. Cette rencontre a permis au chef de l’armée de Terre d’apprécier l’essor remarquable, tant au niveau organisationnel qu’opérationnel, de cette unité densifiée il y a moins de huit mois. En effet, « ravi d’être au 5e RD, l’un des deux régiments recréés dans la cadre du modèle « Au contact »», le général Bosser y a précisé ses aspirations. « On n’a pas créé ce régiment pour rentrer en force nos 11 000 hommes ! On a une triple ambition : muscler la FORAD [force adverse], l’élever en équipements et être capable de mettre en face de nos soldats qui s’entraînent des entités de haute intensité. »

Le 5e RD fournit en effet en permanence le volume de deux unités élémentaires pour jouer le rôle de l’adversaire au profit du centre d’entraînement au combat (CENTAC) afin d’entraîner les soldats dans des conditions réelles. De plus, comme l’a ajouté le CEMAT : « On a aussi l’ambition d’avoir un GTIA [groupement tactique interarmes] qui soit précurseur de SCORPION ». Véritable laboratoire du programme SCORPION, le régiment va ainsi l’expérimenter à partir de juillet 2018. Parallèlement, le 5e RD se prépare à être projeté sur divers théâtres d’opérations, et notamment SENTINELLE dès juillet prochain ; comme l’a affirmé le général Bosser lors de sa visite de commandement : «  On a la volonté de faire de ce régiment, un régiment qui vit dans un organisme qui s’appelle la 7e brigade blindée, avec un rythme de projection pour ne pas qu’il soit décalé par rapport au reste de l’armée de Terre ».

Une « mini armée de Terre »

Une des particularités du 5e RD réside dans sa structure interarmes. En effet, le régiment s’apparente à un groupement tactique interarmes (GTIA) avec pour avantage de disposer en interne de capacités d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et de génie. D’ici janvier 2018, le régiment comptera en son sein trois escadrons de chars LECLERC, deux compagnies d’infanterie, un escadron de réserve, une compagnie d’appui et un escadron de commandement logistique. Fin 2018, un escadron de reconnaissance et d’investigation (ERI) rejoindra le corps pour clôturer la montée en puissance de ce régiment expérimentateur du programme SCORPION. 

Pour être pleinement opérationnel, le régiment compte sur son recrutement. Fin 2018, le 5e RD devra en effet atteindre un effectif de 1 100 militaires ; à ce jour, il en compte la moitié. Cette montée en puissance s’accompagne d’une progression des infrastructures. Jusqu’en août 2018 (date à laquelle le 5e RD sera pleinement opérationnel), le régiment a pour priorité l’hébergement et les conditions de travail et de commandement, en s’appuyant sur les capacités existantes et le recours à des solutions transitoires. A compter de l’été 2018, le 5e RD s’installera dans des infrastructures pérennes, au standard régimentaire de l’armée de Terre.

Chaque unité sa formation

Dans le cadre de sa préparation opérationnelle et de sa montée en puissance, les militaires s’entraînent, enchaînant les manœuvres à Mailly, Canjuers ou encore Mourmelon. Sur ce camp, la compagnie d’appui (génie et artillerie) a ainsi effectué une période d’instruction du 25 janvier au 6 février. Au programme : tirs à la 12.7 mais également travail sur les savoir-faire spécifiques du génie en zone urbaine et poursuite de la formation d’adaptation au pilotage de véhicules avant blindés, déjà commencée à Mailly. « L’objectif est d’acquérir les savoir-faire individuels et collectifs de façon à pouvoir travailler avec les compagnies d’infanterie et les escadrons de chars du régiment. » explique le capitaine Laurent, commandant d’unité de la compagnie d’appui.

Parallèlement, le 2e escadron de chars LECLERC, quant à lui, s’est dernièrement formé à Canjuers afin de réaliser sa formation d’adaptation complémentaire qualifiante (FACQ). Celle-ci permet aux pilotes et opérateurs tourelle d’appréhender les nouveaux matériels déployés dans le programme SCORPION, notamment les chars LECLERC rénovés.

Lors de sa visite, le CEMAT a ainsi pu apprécier ce dynamisme, preuve concrète de la remontée en puissance de l’armée de Terre. A l’image du 5e RD, c’est toute une armée qui est en marche, répondant ainsi à l’évolution de la menace et à la volonté de conserver une force homogène, projetable aussi bien sur le territoire national qu’en opérations extérieures.


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