Dans le cadre de leur formation de spécialité d’état-major (FSEM) organisée à l’école d’état-major, les capitaines stagiaires participent à deux exercices de simulation. Objectif : en mettant en pratique les enseignements reçus, leur permettre de tenir un poste d’officier traitant au sein d’un état-major tactique de brigade interarmes. Mais ces exercices sont également l’occasion pour les régiments des forces d’entrainer leur état-major tactique (EMT) en armant un PC de GTIA. C’est l’opportunité qu’a saisie le 2e régiment d’infanterie de marine d’Auvours il y a quelques jours.
Au cours de l’exercice Douaumont qui s’est déroulé du 28 novembre au 2 décembre dernier au centre de simulation opérationnelle de Saumur, l’EMT du 2e RIMa s’est ainsi mis « dans la peau » du 114e bataillon d’infanterie mécanisé subordonné à la 11e brigade légère blindée.
Avantage pour le régiment ? A la différence d’un exercice « classique » construit par le régiment lui-même, recourir aux stagiaires état-major offre un environnement complet que le régiment ne peut s’offrir seul car sous-dimensionné structurellement. Comme l’explique le lieutenant-colonel Nicolas, du commandement des écoles du combat interarmes (bureau études opérationnelles à Saumur), « c’est un exercice clé en main. Nul besoin pour le régiment de le construire ou de fournir les moyens matériels. Tout est donné. »
Lors de cet exercice de simulation, l’EMT de ce bataillon a donc conduit la fameuse MEDOT (méthode d'élaboration d'une décision opérationnelle tactique) lui permettant d’étudier la mission confiée par sa brigade. Il a ensuite participé à toutes les réunions opérationnelles (mission brief, backbrief), ainsi qu’à la conduite du jeu, permettant de simuler un subordonné crédible et réactif aux 90 capitaines stagiaires qui armaient le centre opérationnel de la brigade. En retour, cette phase d’entraînement a permis au 2e RIMa de driller ses procédures dans un cadre exigeant où l’environnement était entièrement fourni par l’école d’état-major (thème d’exercice, animation haute et animation basse).
Dans le cadre du modèle « Au contact », un des objectifs commandement de l’entrainement et du combat interarmes (COM ECIA) - qui commandera à partir de l’été 2018 les écoles du combat interarmes et les centres de préparation des forces -, est de renforcer la continuité entre la formation et l’entrainement. La participation du 2e RIMa à un exercice de formation en est l’exemple concret. Comme le confirme le lieutenant-colonel Nicolas, « sans le régiment, l’exercice aurait eu lieu. Mais avec le 2e RIMa, il a été bonifié tout en permettant aux Marsouins de s’entrainer. ».
Fort de cette expérience réussie, dans les mois à venir, les partenariats entre les organismes de formation et les forces vont donc continuer à se développer dans une logique « gagnant-gagnant » où l’on se forme en s’entraînant et l’on s’entraîne en formant.
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