En mars dernier a eu lieu l’exercice Scorpion VII, conduit par le centre de doctrine et d’enseignement du commandement. Ce dernier a initié la deuxième phase d’expérimentations de la doctrine d’emploi du groupement tactique interarmes infovalorisé. Objectif : la projection d’un premier GTIA SCORPION en 2021.
Dans le cadre des travaux de test de la doctrine exploratoire sur le combat SCORPION, l’entraînement des 150 participants s’est déroulé sur la plateforme de simulation des écoles militaires de Saumur. SCORPION VII constituait ainsi le premier exercice du nouveau cycle d’expérimentation 2017-2019. Ce dernier a consisté à étudier une unité SCORPION en se focalisant sur les domaines cyber et électromagnétique et en utilisant le système de simulation SOULT.
Pour y parvenir, le scénario était basé sur une intervention en pays allié pour rétablir l’état de droit. Cette opération de haute intensité avec un rapport de forces équilibré se déroulait dans un environnement SCORPION, face à ennemi hybride lourd. Afin de conduire cette mission, la France mettait sur pied une brigade incluant un GTIA SCORPION à dominante combat débarqué disposant en particulier de capacités cyber du niveau tactique.
SCORPION VII a donc constitué une nouvelle étape avant l’arrivée des équipements et véhicules infovalorisés. « Nous sommes ici pour gagner du temps, affirme le colonel Nicolas, chef de la division doctrine du CDEC. Il n’existe pas encore de doctrine consolidée d’emploi du groupement tactique interarmes-Scorpion (GTIA-S). Notre rôle est de réfléchir, de tester et de proposer un manuel de référence. La première mouture, susceptible d’évoluer mais exploitable, devra être rendue avant le premier déploiement du GTIA-S en 2021. »
Problème : comment entraîner et analyser le combat d’une force sans utiliser son matériel ? « C’est tout l’intérêt du nouveau système de simulation Soult, explique le colonel. Ce logiciel est paramétré sur une architecture de GTIA-S. Il permet aux ″joueurs″ d’avoir sous leurs ordres tous les véhicules de la génération Scorpion. »
« Notre rôle premier est d’être un outil à la disposition du CDEC, confirme le colonel François-Régis Jaminet, chef de corps du régiment d’infanterie chars de marine (RICM), unité participant à cet exercice. Nous lui fournissons un PC de GTIA avec les commandants d’unités des sous-groupements. Nous suivons le scénario tactique donné par l’animation et nous participons aux analyses une fois la mission accomplie. C’est aussi l’occasion de commencer à préparer les cadres du régiment et de la brigade à l’arrivée du système d’information du combat Scorpion (SICS). »
Pour la première fois, l’exercice a intégré des moyens cyber aux ordres d’un GTIA. Comme l’explique le lieutenant-colonel Julien du CDEC, « nous souhaitons tester la pertinence de son emploi au niveau tactique et voir comment l’intégrer avec les moyens existants et jusqu’à quel niveau. Après analyse, nous allons rédiger une doctrine exploratoire pour décrire de manière prospective et modéliser son emploi pour les engagements futurs des forces terrestres. ».
La série des expérimentations SCORPION travaille sur le niveau GTIA et vise à mettre à l’épreuve des hypothèses doctrinales. Les expérimentations précédentes ont permis l’étude des points suivants :
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