Au cœur de la coopération avec les forces terrestres émiriennes, le 5e régiment de cuirassiers, unité d’outre-mer aux Émirats arabes unis (EAU), s’entraîne sur le format du groupement tactique interarmes (GTIA)
Recréé le 2 juin 2016 à Abu Dhabi, le 5e régiment de cuirassiers (5e RC), avec ses 270 hommes dont seulement 57 permanents, a relevé la 13e demi-brigade de Légion étrangère et continue de développer les missions de partenariat initiées par les légionnaires avec les Émiriens. « J’entretiens le réseau créé avec la 13e DBLE, c’est une belle expérience humaine » assure l’adjudant Kabil, sous-officier arabophone et interprète de circonstance en soutien de l’officier de liaison du régiment.
Noyau central des forces terrestres aux EAU, le 5e RC est organisé en groupement tactique interarmes : disposant en permanence d’un escadron blindé à 13 chars Leclerc et 4 VBCI, d’un détachement Caesar à 4 canons, d’un escadron de commandement et de logistique et du CECAM, le Royal Pologne est en mesure d’accueillir sur court préavis deux compagnies d’infanterie sur VAB et VBCI ainsi qu’une section du génie pour réaliser, dans sa configuration complète, les grands exercices de coopération comme GULF 2016 ou intervenir dans le cadre des accords de défense liant la France aux Emirats Arabes unis. Vitrine technologique de l’armée de Terre, le régiment est la seule unité d’outre-mer à servir sur les matériels les plus récents comme le véhicule poste de commandement régimentaire entièrement numérisé.
Aujourd’hui, le mode d’action principal des forces françaises est le travail en GTIA dans un environnement désertique, comme c’est le cas dans l’opération BARKHANE. Pour préparer au mieux les régiments de métropole avant leur projection, tous les quatre mois, le 5e RC accueille ainsi aux Emirats arabes unis les unités qui viennent se former au combat interarmes grâce aux différents stages dispensés par le CECAM afin d’être apte à un engagement en zone urbaine et zone désertique. Leur force est de proposer aux unités tournantes d’apprivoiser ces milieux spécifiques, difficilement accessibles en métropole, à travers un espace d’entraînement de 90 km².
« Travailler dans cet environnement demande une très bonne condition tant physique que mentale. Les mécaniciens, par exemple, sont préparés à réparer les véhicules sous une forte chaleur avec des vents de sable et un air salin corrosif pour le matériel » explique le commandant Pascal, chef du détachement maintenance des matériels terrestres. Les unités débutent leur séjour par trois semaines de stage, qui couvrent un programme d’adaptation au désert et d’acquisition ou de révision de savoir-faire. Ainsi, le 5e régiment de dragons de Mailly-le-Camp, recréé lui aussi en 2016, s’est récemment entraîné aux EAU en vue de le hisser au niveau du combat interarmes en milieu désertique. « Le 5e RC contribue directement à sa formation » explique le colonel Arnaud Goujon, chef de corps du régiment.
Les grands exercices avec les forces terrestres émiriennes rythment l’année et constituent d’importants rendez-vous d’entraînement pour les unités. L’objectif est de se perfectionner au fonctionnement en GTIA interalliés et de participer aux tests des nouvelles configurations dans la manœuvre en terrain libre comme lors de l’exercice Gulf 2016 qui s’est déroulé au mois de novembre dernier. Le 5e RC y armait le GTIA des forces terrestres françaises de la manœuvre. Les EAU et la France entretiennent une relation stratégique depuis une trentaine d’années en matière de défense, renforcée en 2009 par un accord de coopération, vers une vision commune des enjeux de sécurité régionale. La coopération bilatérale constitue un intérêt opérationnel partagé pour les deux pays. Le 5e RC représente cette confiance apportée aux forces terrestres françaises.
Droits : armée de Terre 2017
L’info en + :
Le dispositif outre-mer des forces terrestres présente un équilibre entre menaces, contrats opérationnels, capacités prépositionnées et effectifs.
Pour les forces de présence, outre la création aux EAU du 5e RC, leur optimisation s’est concrétisé en 2015-2016 par le transfert de la 13e DBLE en métropole ou encore la poursuite de la montée en puissance des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI).
L’info en + :
Le dispositif outre-mer des forces terrestres présente un équilibre entre menaces, contrats opérationnels, capacités prépositionnées et effectifs.
Pour les forces de présence, outre la création aux EAU du 5e RC, leur optimisation s’est concrétisé en 2015-2016 par le transfert de la 13e DBLE en métropole ou encore la poursuite de la montée en puissance des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI).