Chasseurs à pied, alpins ou mécanisés, tous sont reconnaissables grâce à leur tenue bleue et leurs passepoils jonquille (liserés jaunes) sur la couture de leur pantalon. Créés à l’initiative du duc Ferdinand-Philippe d’Orléans le 14 novembre 1838, d’abord à titre d’essai, puis sur ordonnance officielle le 28 septembre 1840, les chasseurs à pied ont d’abord été appelés « chasseurs d’Orléans » de 1844 à 1848, en l’honneur de leur fondateur décédé brutalement en 1842 ; dès la Seconde République, ils prennent le nom de « chasseurs à pied ».
Dans Vieux Souvenirs, 1818-1848, le prince François Ferdinand d’Orléans, connu aussi comme le prince de Joinville, écrivait : « L’hiver de 1841 fut employé à la création de nos bataillons de chasseurs à pied, œuvre personnelle de mon frère aîné [le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans]. J’allais bien souvent lui tenir compagnie au camp de Saint-Omer, pendant qu’il livrait, avec sa haute intelligence, à leur organisation (...) La population parisienne fut surprise et charmée en voyant ces dix superbes bataillons, à l’uniforme aussi sévère qu’élégant, pénétrer dans ses rues au pas de gymnastique, occuper la cour des Tuileries et s’y former en quelques minutes pour la revue du Roi. Depuis, cette admirable troupe, animée d’un puissant esprit de corps, s’est illustrée dans cent faits d’armes accomplis dans toutes les parties du monde ».
Encore de nos jours, ce qui distingue les chasseurs des autres corps de l’armée de Terre, c’est bien leur tenue bleu foncé à passepoil jonquille. Les caractéristiques de leur allure représentent un héritage des uniformes de la Révolution et du Premier Empire, à savoir l’habit et la culotte bleu foncé et le distinctif chamois, devenue jonquille, qui différenciait les épaulettes des voltigeurs, fantassins de l’infanterie légère par excellence. Le Duc d’Orléans, en faisant adopter ces particularités à ses soldats, voulait faire des chasseurs des combattants d’élite en les différenciant des autres soldats par l’adoption de cette tenue sombre, bleu foncé, d’aspect sévère mais non moins élégante. D’ailleurs, lors de la première guerre mondiale, les chasseurs alpins étaient surnommés les « diables bleus » par les soldats allemands du fait de leur tenue foncée, difficilement remarquable.
Depuis, la tenue des chasseurs à pied a peu changé et doit véritablement être vue comme un élément de leurs traditions :
• la tenue bleu foncé, peu discernable par l’ennemi, adoptée dès leur création ;
• les passepoils, soutaches et galons de laine jonquille ;
• la cravate noire, héritage du passé car l’ensemble des troupes françaises l’arborait. Sous le Second Empire, elle devient bleue, puis redevient noire comme toutes les cravates de l’armée française, excepté la Légion étrangère ;
• le cor de chasse, emblème des troupes légères.
Droits : armée de Terre 2017