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Prix de l’interculturalité : les Troupes de marine récompensent le retour d’expérience

Mise à jour  : 09/10/2017

Le retour d’expérience (RETEX) d’une première affectation outre-mer : c’est ce que récompense le « Prix de l’interculturalité » des Troupes de marine (TDM). Lors de leur premier départ, chaque jeune officier des TDM se doit de rédiger un mémoire lui permettant, par la suite, de mieux appréhender sa mission et de laisser une trace qui profite à tous. Travail de réflexion, de rigueur et d’observation, ces mémoires permettent plus largement d’enrichir les connaissances de l’armée de Terre sur les territoires d’outre-mer. Cette année, le capitaine Ludivine, du 3e régiment d’artillerie de marine, s’est vu attribuer le premier prix.

Depuis de nombreuses années, les récits de Marsouins et Bigors enrichissent l’histoire des Troupes de marine. Ce patrimoine dont héritent les TDM s’étoffe chaque année d’expériences et de connaissances acquises lors de l’accomplissement de leur mission hors du territoire métropolitain. Depuis 2014, l’État-major spécialisé pour l’outre-mer et l'étranger (EMSOME) a étendu le concept de mémoire outre-mer au Prix de l’interculturalité1. Chacun de ces travaux doit permettre à ces jeunes cadres de s’ouvrir sur l’environnement d’outre-mer dans lequel ils s’inscrivent et de mieux appréhender leurs missions et celles de leurs successeurs. Ils permettent également de développer la curiosité et l’ouverture d’esprit. Pour un jeune cadre déployé pour la première fois en outre-mer, prendre part au prix de l’interculturalité c’est avant tout faire preuve de réflexion en capitalisant les expériences vécues et les observations « terrain ». 

Une réflexion individuelle pour une expertise collective

L’ensemble des travaux réalisés par ces jeunes cadres résulte également d’une volonté de l’EMSOME d’enrichir ses connaissances, notamment en faveur des formations qu’il dispense. En effet, toute unité déployée en opérations extérieures ou en mission de courte durée (4 mois) et tout militaire muté dans le cadre d’un séjour (3 ans) bénéficient de stages de formation préalables. Ces dernières visent à mieux appréhender les pays dans lesquels ils seront projetés ou affectés. Ces mémoires apportent ainsi une plus-value pour les instructeurs des formations en leur permettant d’enrichir et de développer leurs « cours ». Ces ouvrages sont consultables par tous et sont archivés à l’EMSOME ou au Centre d'histoire et d'études des troupes d'outre-mer à Fréjus.

Les lauréats de l’édition 2017

Cette année, le capitaine Ludivine, du 3e régiment d’artillerie de marine, a reçu le premier prix avec son analyse de « L’influence de la structure sociale traditionnelle sur la jeunesse mélanésienne ».

Nouveauté 2017 : les prix ne s’adressent pas seulement aux TDM. Un prix spécial OPEX a été délivré au chef de bataillon Thomas, officier traitant à l’état-major du Corps européen pour la rédaction d’un « Recueil de sangö, langue officielle de la République centrafricaine ». Comme l’explique l’auteur, ce mémoire permettra « d’aider les militaires projetés en Centrafrique à apprendre les bases de la langue locale, le sangö, ce qui contribue à renforcer la confiance et l’estime des civils et des militaires centrafricains avec lesquels nous coopérons quotidiennement ».

Le Corps de réaction rapide européen, où est affecté le chef de bataillon Thomas, arme en effet depuis juillet 2016 la mission EUTM RCA2 , pour laquelle l’officier fut déployé de janvier à juillet 2017. « Pour me préparer au déploiement, j’ai décidé d’apprendre les rudiments de langue en utilisant Internet. L’apprentissage de la grammaire et de la syntaxe du sangö est assez aisé et quelques semaines suffisent pour comprendre le fonctionnement général. Sur place, j’ai rapidement renforcé mes connaissances à travers les échanges quotidiens avec la population et l’écoute des émissions de radio. L’idée m’est ensuite venue de compiler les connaissances accumulées tout au long du mandat pour créer un recueil utilisable par mes camarades du détachement de relève ou par des militaires d’autres unités appelés un jour à servir en Centrafrique », raconte le chef de bataillon Thomas. 

Qui peut participer?

Seuls les jeunes officiers (lieutenants et capitaines avant temps de commandement) des Troupes de marine, affectés pour la première fois en mission de longue durée, sont astreints à la réalisation de ces mémoires, y compris ceux affectés en coopération. Au même titre, les sous-officiers des Troupes de marine sont particulièrement encouragés à concourir. Sous la volonté du général Delbos, commandant l’EMSOME, tout autre personnel des armées, civil comme militaire, pourra s’il le souhaite, réaliser un travail qui concourra au Prix de l’interculturalité outre-mer.

1 La connaissance d’un pays, de sa population, de sa culture, etc…

2 EUTM RCA : mission d’entraînement de l’Union européenne en République centrafricaine. 


Droits : Armée de Terre