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Monitorat fusil d’assaut : En pleine cible

Mise à jour  : 17/01/2020 - Auteur : ADC Jean-Raphaël D.

L’arrivée du nouveau fusil d’assaut HK 416 F a imposé la refonte  de la formation des moniteurs de tir. À Clermont-Ferrand, le 92e RI, comme toutes les unités de l’armée de Terre, a remplacé depuis deux ans le monitorat Famas et PA par un stage monitorat ”fusil d’assaut et pistolet automatique”.

Un matin de septembre, sur le pas de tir du camp de Bourg Lastic (Puy-de-Dôme). Ils sont neuf stagiaires autour de l’adjudant- chef Franck. L’adjudant d’unité de la 5e compagnie du 92e régiment d’infanterie (92e RI) est un des quatre instructeurs tir du régiment. À ce titre il est en charge de la formation de ce groupe de cadres pour les quinze prochains jours.

« Ce matin on commence par du tir longue distance. C’est important, car c’est une pratique un peu perdue. On attaque à 200 mètres et on reviendra progressivement vers les cibles. » Sur les rangs, le silence témoigne d’un certain respect face au vieux soldat, par ailleurs président des sous-officiers du 92e RI, et dont la réputation de bon tireur n’est plus à faire. La ligne se forme face aux objectifs et, d’un seul mouvement, les chargeurs sont enclenchés dans les fusils d’assaut. « Il n’y a pas de grand changement avec l’arrivée du ”416”, affirme Franck. Un fusil restera toujours un fusil. Nous avons juste ajouté des cours de MOAL,  car la gestuelle est un peu différente, notamment pour les opérations de sécurité. Pour le reste, il faut toujours aligner ses éléments de visée, bien respirer et toucher sa cible. » Les cadres sont attentifs : dans quelques minutes ils passeront chacun leur tour face à leur camarade pour une restitution.

Pas le droit à l’erreur

À l’issue des deux semaines, ils doivent être aptes à mener une séance de tir. La pédagogie est une part essentielle du stage moniteur. « Aujourd’hui, une bonne séance de tir doit se préparer et se réfléchir, explique le SCH Julien, sous- officier adjoint à la 1re compagnie. C’est à nous de donner goût au tir. Pour cela notre instructeur nous apporte de nombreux outils pour mener une séance en respectant un canevas réglementaire, mais en variant les positions de tir et en y ajoutant des challenges. »

Autrefois réservé aux chefs de section ou sous-officiers BSTAT, le stage moniteur est aujourd’hui ouvert aux jeunes sous-officiers ou militaires du rang en poste de chef de groupe. « Cela nous responsabilise encore plus, affirme le SGT Jérémy de la 1re compagnie. Face à nos hommes, nous n’avons pas droit à l’erreur lors des démonstrations, sinon comment juger ensuite leurs tirs ? Ce stage nous permet aussi de monter d’un cran nos capacités de tireurs. » Au total les 9 candidats tireront 8 000 cartouches de 5.56 mm et 4 000 de 9 mm. « Il faut ça, assure l’adjudant-chef Franck. Outre les tirs d’entraînement et les cours à dispenser, nous repassons tous les modules ISTC jusqu’au Delta ! » Jusqu’ici c’est un sans-faute, les notes sont toutes largement au-dessus de la moyenne.

Se familiariser avec le HK

« L’instructeur ne laisse rien passer, mais c’est pour notre bien, plaisante le LTN Benjamin de la 5e compagnie. Ici chaque détail de position est analysé, chaque défaut corrigé. Malgré mon monitorat passé en école, je trouvais nécessaire de refaire cette formation une fois arrivé dans mon nouveau régiment. C’est aussi l’opportunité de me familiariser avec le HK. »

Après deux jours d’entraînement, le chemin est encore long jusqu’à l’obtention du diplôme, et tous les cadres semblent ravis à l’idée d’entamer une nouvelle journée. « Je viens de la 13e BSMAT, explique un sous-officier tout en garnissant ses chargeurs. J’ai la chance d’avoir été accueilli par le 92. Au retour dans mon unité je serai le seul moniteur et en plus qualifié sur HK ! Je ne voulais pas rater cette occasion. »

L’adjudant-chef Franck se place face à la cible et explique d’un ton calme le tir en pivot. Après une première démonstration sans un mot, il décompose et explique les phases. Par principe il vérifie ses impacts lesquels sont tous placés à quelques millimètres d’écart. Face au groupe, il propose une méthode pour exécuter ce type de mouvement en binôme. « Impliquez vos soldats ! Plus ils participent, plus ils s’intéressent et mieux ils tireront. C’est tout le challenge du moniteur… ce sera bientôt le vôtre. »


Droits : armée de Terre/ ADC Jean-Raphaël D.