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Le général Casso, une figure de la BSPP

Mise à jour  : 05/04/2019

Le nom « Général Casso » a résonné lors du baptême de la nouvelle promotion du 4e bataillon de l’École spéciale militaire le 7 décembre dernier. Abdon Robert Casso (1912-2002), personnage charismatique à l’accent rocailleux, est un acteur fascinant de la France du XXe siècle : homme de sciences, il est résistant de la première heure, officier exemplaire et soldat du feu.

« Brillant officier supérieur, d’un dynamisme rayonnant, d’un courage admirable, ayant des qualités de chef et d’organisateur, […] faisant preuve en toute occasion du plus grand mépris du danger » (De Lattre de Tassigny). Le général Casso est un chef né : il possède un don pour commander.

Ingénieur diplômé de l’École des mines d’Alès puis de l’École spéciale des travaux publics, il intègre les rangs de l’armée le 15 octobre 1934, en qualité d’élève-officier de réserve. Jeune sous-lieutenant, il choisit l’École supérieure du génie militaire à Versailles et sert successivement aux 7e et 1er régiments du génie. Cependant, en 1935 la guerre se profile. De ce fait, la France entreprend une série de travaux d’ouvrages défensifs le long de sa frontière à l’Est : la ligne Maginot. Détaché de son bataillon, le lieutenant Casso est envoyé à Bitche où il consacre trois années à la direction de 86 ouvrages, dont le fort "Casso” à Rohrbach.

Entré en résistance

Enfant des Pyrénées-Orientales, Abdon Robert Casso est un homme de caractère et de convictions. Natif de Valmanya, foyer d’une activité minière intense, il a marqué l’histoire de son village. Fait prisonnier le 2 juillet 1940, après la signature de l’armistice, il transite par différents camps en France et en Allemagne avant de trouver le courage et l’opportunité de s’évader. Son périple le ramène à Valmanya, où il sera maire de la commune jusqu’en 1944. Avec son épouse Jeanne et René Horte, l’instituteur du village, il entre en Résistance. Cette même année, il participe à la libération de Metz au sein de la 3e armée américaine, et termine la guerre en Allemagne. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il prend rapidement du galon : capitaine à 33 ans puis chef de bataillon l’année suivante, il se retrouve à la tête d’unités en Indochine et en Algérie. Il obtient son doctorat à la faculté de sciences de Paris et est nommé chef d’arrondissement du génie à Metz entre 1947 et 1950. À partir du 1er octobre 1950, il opère avec le 73e bataillon du génie (73e BG) avant d’être nommé chef des équipements défensifs du secteur d’Haiphong. Il participe à de nombreux combats dont la défense du camp retranché de Na-San. Après un bref retour en France, il dirige des unités du génie de la 6e division blindée (6e DB) puis du 3e régiment du génie (3e RG), puis il rejoint le cours interarmes des officiers supérieurs. Le 1er décembre 1961, le colonel Casso prend le commandement du génie de la région d’Alger, mais, blessé lors d’un attentat, il quitte Alger l’année suivante.

Il réorganise la BSPP

Le général Casso est le grand réorganisateur du corps de sapeurs- pompiers de Paris (BSPP). De sa prise de fonction en 1963 jusqu’à son départ en 1970, il se consacre à l’adaptation de l’unité en vue de l’évolution des risques de la fin du XXe siècle. Le remaniement départemental entraîne une extension du domaine de compétence des soldats du feu aux communes de la petite couronne ; ainsi, le régiment devient brigade le 1er mars 1967. C’est également sous son commandement que des progrès sont réalisés dans le service de santé avec la création des ambulances de réanimation, précurseurs du Samu. De même, il lance la construction de nombreux nouveaux centres de secours pour remplacer les structures vieillissantes. Véritable technicien, le général Casso met au point des nouveaux procédés d’intervention pour lutter contre les incendies.

Grâce à son parcours, il élève l’enseignement moral des jeunes sapeurs en définissant leur illustre éthique : altruisme, efficience, discrétion. En quittant le commandement de la brigade de sapeurs- pompiers de Paris, le général Casso entre en politique. Il devient maire du XVIIe arrondissement de Paris (1970-1976), puis conseiller de Paris (1976-1983).


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