Pourquoi la France célèbre-t-elle la reddition allemande de 1945 le 8 mai, et la Russie le 9 mai, quand un acte de reddition fut signé à Reims le 7 mai ? C’est parce que, pour des raisons diplomatiques, la reddition fut signée une deuxième fois, dans des termes presque identiques, le lendemain, le 8 mai à Berlin.
« Berlin a eu beaucoup plus de publicité que Reims, et comme la chose a été annoncée le 8 mai, la mémoire collective se rappelle le 8 mai. On oublie un peu que c’est à Reims le 7 mai que ça s’est passé », explique à Terre information magazine M. Marc Bouxin, Conservateur en chef du patrimoine et directeur du Musée de la Reddition à Reims.
Hitler est mort le 30 avril. Le 6 mai, le général Alfred Jodl, chef d’état-major allemand, vient négocier en essayant d’obtenir un délai permettant à un maximum de civils et soldats allemands de gagner les lignes occidentales en Allemagne pour ne pas tomber aux mains des Soviétiques.
Le délai fut accordé car les Alliés voulaient rapidement mettre fin aux négociations pour éviter du jusqu’au boutisme par les Allemands, et parce que l’armée rouge pénétrait de plus en plus profondément en Allemagne et en Europe centrale.
L’acte de reddition fut signé à Reims au quartier général allié à 2 heures 41 du matin le 7 mai, prévoyant la fin des combats le 8 mai à 23 h 01, pratiquement deux jours plus tard.
Mais le chef soviétique, le maréchal Staline, vexé, exigea ensuite une seconde cérémonie au quartier général soviétique à Berlin. Les Occidentaux acceptèrent pour ménager diplomatiquement l’URSS.
La cérémonie de Berlin eut lieu quelques minutes après le cessez-le-feu sur tous les fronts européens le 8 mai à 23 heures 01. Avec la différence de fuseau horaire, c’était déjà le 9 mai pour les Soviétiques.
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