Le 11 avril, dans la cour d'honneur des Invalides, le sergent Julien Barbé du 6e régiment du génie d'Angers, mort au combat au Mali, s'est vu attribuer par le général Jean-Pierre BOSSER chef d'état-major de l'armée de Terre, la Légion d'honneur. Cette distinction est la plus haute française créée en 1802. Elle distingue chaque année environ trois mille personnes dont un tiers de militaires. Les récipiendaires sont identifiés par les ministres et cette haute récompense est remise au nom du chef de l’État.
Depuis plus de deux cent ans, environ trois mille Françaises et Français sont distingués (ainsi que 400 personnes étrangères) chaque année, au travers de trois promotions civiles : 1er janvier, Pâques et 14 juillet ; les militaires -un tiers des titulaires- sont honorés en mai pour les réservistes et les anciens combattants, en juillet pour ceux d’active. Intégrons dans ce périmètre, les « deuxième section ». « La répartition de ce contingent entre armée active et armée non active est de la responsabilité du ministre de la Défense puisque l'initiative des propositions de promotion dans les ordres nationaux n'appartient pas à la grande chancellerie, mais aux départements ministériels dont relèvent les mérites à récompenser », précise le colonel Christian Nielly (R) conseiller militaire du grand chancelier. Le ministre de la Défense transmet ensuite ses propositions au grand chancelier qui les soumet au conseil de l'ordre, lequel se prononce sur leur recevabilité.
Peuvent être proposés, les militaires de tous grades à partir de vingt années de service, sous réserve de présenter des mérites éminents obtenus en opération ou à travers un déroulement de carrière particulièrement exemplaire. La promotion d’un grade à un autre est subordonnée quant à elle, à l’acquisition de nouveaux mérites.
Les volumes sont définis par décret triennal. Pour les années 2015-2017, le contingent annuel militaire est de 3 grand’croix, 12 grands officiers, 62 commandeurs, 275 officiers et 900 chevaliers. Des croix de chevaliers réservées à l’armée d’active et à la réserve ; un contingent de 600 croix de chevaliers supplémentaires a été attribué aux anciens combattants des guerres 39-45, d’Afrique du Nord, et théâtres d’opérations extérieures. En 2016, pour l’armée de Terre d’active, 1 caporal-chef (3e RIMa), 12 sous-officiers et 258 officiers ont été nommés chevaliers. Un adjudant-chef, blessé en opération (1er RCP) a été promu au grade d’officier. Trois sous-officiers et un caporal-chef grièvement blessés au Liban ou en Afghanistan ont été nommés au grade de chevalier au titre de mutilés de guerre.
L'info en + :
Le grand chancelier, gardien de l’Institution
Depuis le 1er septembre 2016, le général d’armée Puga est le 33e grand chancelier de la Légion d’honneur. Celui-ci est choisi parmi les grand’croix. Installé à l’hôtel de Salm à Paris il est « gardien du code réglementaire et des valeurs, arbitre des décorations, ambassadeur de l’ordre en France et à l’étranger, recteur de deux établissements scolaires, directeur de musée » comme le détaille le site de l’institution (400 collaborateurs). Dix-septième personnage de l’Etat, il assure également la gouvernance de la Médaille militaire, de l’ordre national du Mérite et de la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme.
Le conseil de l’ordre, instance de consultation
Toute proposition visant à récompenser un militaire par une nomination ou une promotion dans un ordre national ou par la concession de la médaille Militaire, fait l’objet, depuis 1962, d’un avis émis par le conseil de l’ordre. Cela concerne aussi bien les Français que les étrangers, qu’ils soient civils ou militaires. Le conseil est présidé par le grand chancelier et composé de 17 personnalités, nommées par le grand maître (le président de la République). Quinze sont dignitaires ou commandeurs de l’ordre, un est officier, un chevalier.
Le saviez-vous ? 93 000. C’est le nombre actuel de titulaires de la Légion d’honneur, premier ordre national. Soit 0,14% de la population française. 80% des titulaires sont chevaliers.
Droits : armée de Terre 2017