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L’entraînement multinational au profit de l’interopérabilité : Dynamic Front 2019

Mise à jour  : 29/03/2019

Du 14 février au 12 mars dernier s’est déroulé l’exercice Dynamic Front organisé par le 7th army training command de l’armée américaine au joint multinational simulation center de Grafenwoehr, en Allemagne. Retour sur l’exercice d’artillerie le plus important du continent européen.

Cette année, ce sont 3 200 militaires de 27 nations et plus de 300 français de la 2e brigade blindée Leclerc qui ont participé à l’exercice Dynamic Front. Cet entraînement annuel vise à renforcer l’interopérabilité des systèmes d’artillerie des forces de l’OTAN et des pays partenaires via une interface numérique dénommée Artillery systems cooperation activities (ASCA). La plateforme ASCA traduit une demande de tir d’une nation X pour l’envoyer à une nation Y en toute transparence pour les utilisateurs. Grâce à ce logiciel, il est possible de faire tirer des canons français sur des objectifs désignés par des américains et inversement. Coordonnant les appuis-feux, ce système donne à toutes les nations la possibilité de fournir et de recevoir un appui feu mutuel.

Comme les États-Unis, la France a engagé l’ensemble de ses moyens d’appui-feu lors de cet exercice : une batterie de mortiers de 120 mm et de caesars ainsi qu’une batterie mixte lance-roquette unitaire/Cobra ont été déployées. Elle a été principalement représentée par le 40e régiment d’artillerie (40e RA), renforcé par des éléments du 1er régiment d’artillerie (1er RA), de la section technique de l’armée de Terre et du centre de contrôle de l’artillerie de Canjuers.

Zoom sur l’exercice avec le lieutenant Matthieu

Le lieutenant Matthieu, du 40e régiment d’artillerie a été engagé sur l’exercice du 14 février au 9 mars. Son rôle : Observer Coach Training. Il est chargé d’évaluer l’interopérabilité entre les participants. Ce travail est effectué en binôme, avec le capitaine Franck de la 7th army training command.

« J’aime être au contact de nations étrangères. Confronter nos savoir-faire à ceux des autres », affirme le lieutenant Matthieu. En poste depuis quelques mois à Grafenwoehr, le capitaine Franck partage cette appétence de l’international. Il explique : « l’action conjointe des alliés dans le domaine de l’artillerie est nécessaire pour disposer d’une capacité de feu massive et de profondeur. [...] Pour travailler ensemble, il faut se connaître en termes de cultures et de procédures. Pour cela, nous avons besoin de travailler directement ensemble sur le terrain. On doit s’assurer de bien se comprendre ».

Durant l’exercice le lieutenant doit, souligne-t-il, « observer et évaluer comment mon régiment travaille au sein de la 1re Cavalry Division américaine, qui est une division blindée. Je dispose d’une grille d’évaluation OTAN ». Le capitaine précise : « je supervise le lieutenant dans sa mission. Tous les Observer Coach Training sont binômés avec des observateurs américains ».

Avant que l’exercice ne débute, le binôme a assisté à une conférence de trois jours. Celle-ci était principalement consacrée à l’interface numérique ASCA, point de départ de l’interopérabilité. Le capitaine développe : « elle permet de mettre en commun toutes les demandes de tirs de tous les pays de la coalition dotés du système ASCA. Le tir sera attribué à une nation en fonction de la disponibilité de ses moyens humains et matériels et des effets à obtenir au sol ».

Ce programme de coopération fluidifie la circulation des données, offrant une rapidité d’action. La mise en commun de moyens offre aux forces une force de frappe massive et de longue portée. Elle permet d’utiliser n’importe quels moyens feus pour répondre à un besoin. Sur le terrain, les artilleurs français ont procédé à plus de 800 tirs toutes catégories confondues. Rendez-vous l’année prochaine à la même période pour reprendre l’entraînement.


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