Dernière-née de l’armée de Terre, l’ALAT a su se rendre indispensable sur les théâtres d’opération. Retour sur ses trois derniers engagements : Libye, Mali et République centrafricaine.
Début 2011, la population libyenne tente de renverser le régime du colonel Kadhafi. Le 19 mars, sous commandement OTAN, la France s’engage dans l’opération HARMATTAN. Les raids aériens se compliquent quand les forces loyalistes adoptent des parades aux bombardements : utilisation de véhicules civils de type 4×4, dispersion dans des zones périurbaines, mise à couvert dans des hangars ou des lisières… rendant difficile l’identification des objectifs ennemis. Un groupement aéromobile (GAM) armé par 18 hélicoptères est donc déployé le 18 mai 2011. Avec pour mission principale : conduire des frappes sur des objectifs ennemis via une reconnaissance offensive menée par des « raids hélico ». L’ALAT opère de nuit, où seule la thermographie permet de « voir » quelque chose, les troupes libyennes ne disposant pas de cette technologie. Les Gazelle traitent leurs cibles sous la protection des Tigre, suivis de près par les Puma commandement et IMEX.
Le golf de Syrte est le théâtre principal des affrontements. L’objectif est double : neutraliser des moyens lourds et accentuer la pression sur les forces gouvernementales, qui continuent de menacer la population de Syrte. Le GAM concentre ses efforts sur Brega où une vingtaine de raids est conduite. Avec 10 raids sur les environs de la ville, Misrata constitue la deuxième cible du GAM, loin devant Tripoli qui n’en subit qu’un seul. La chute de la capitale dans les derniers jours d’août réduit les activités du GAM mais les hélicoptères continuent leur travail de « laminage » des ultimes défenses ennemies. Le 20 octobre 2011 marque la fin de sept mois d’intervention militaire, dont cinq d’intense activité pour l’ALAT. En 41 raids donnant lieu à 316 sorties, les hélicoptères ont tiré 425 missiles HOT, 1 618 roquettes et 13 500 obus, détruisant 600 cibles militaires, dont 400 véhicules.
La progression des groupes djihadistes vers le sud de son territoire pousse le gouvernement malien à demander une aide militaire internationale. La France déclenche l’alerte Guépard. Le 16 janvier 2013, le 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC) projette un GAM composé de 17 aéronefs, Puma, Gazelle Viviane et Tigre, 300 militaires et 70 véhicules, dont un détachement de l’armée de l’Air.
Réparti en un sous-groupement aéromobile (SGAM) et plusieurs patrouilles, il couvre quatre zones principales : Gao, Tombouctou, Sévaré et Tessalit.
Engagements au contact, destruction d’objectifs, reconnaissance offensive, appui des troupes au sol, soutien aux évacuations sanitaires, les missions du GAM sont variées et soumises à des élongations extrêmes. Au cours des trois premiers mois de l’intervention, le GAM a tiré plus de 20 missiles HOT, 150 roquettes et plus d’un millier d’obus.
Après la relève par le 1er RHC, un GTIA à dominante aéromobile (GTIA-A) est constitué et des bases opérationnelles avancées sont construites. Elles permettent au GAM de se rapprocher de l’objectif en disposant de l’ensemble des moyens humain et mécaniques qui composent un GTIA-A.
Le 5 décembre 2013, dans une déclaration à l’issue du Conseil restreint de Défense sur la situation en République centrafricaine, le président de la République annonce que le dispositif militaire français dans ce pays est renforcé, afin « d’éviter une catastrophe humanitaire ». Le 18 février, un SGAM mixte, constitué de Puma et Gazelle et d’une dizaine de véhicules, est projeté en RCA. Leur mission, encore en cours, est d’appuyer la force SANGARIS ainsi que la mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), afin d’instaurer un climat sécuritaire. Le SGAM, en partie numérisé, est déployé sur l’ensemble du territoire : de Bangui pour les opérations de contrôle ciblées, jusqu’aux frontières de l’est, zone diamantifère, en vue d’éviter l’éclatement territorial. En complément, sécurisation des axes routiers et évacuations sanitaires sont des actions quotidiennes.
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